Les cours du café et du sucre ont été dopés cette semaine par le temps anormalement sec au Brésil, qui fait craindre une moindre récolte chez le premier producteur mondial de ces deux matières premières. “Les prix mondiaux du café et du sucre ont spectaculairement grimpé ces derniers jours. C'est presque entièrement dû à la vague de chaleur qui affecte actuellement les principales régions (caféières et sucrières) dans le sud-est du Brésil", a expliqué Thomas Pugh, économiste spécialiste des matières premières au cabinet Capital Economics. Selon cet analyste, le Brésil, qui fournit presque un tiers des exportations mondiales de café et près de la moitié de celles de sucre, a connu son mois de janvier le plus chaud et le moins pluvieux des vingt dernières années. C'est ainsi que les cours du café ont atteint des plus hauts depuis mi-mai jeudi à New York, à 144,15 cents la livre, et depuis mi-août mardi à Londres, à 1 905 USD la tonne. Quant au sucre, il a atteint son niveau le plus élevé depuis le début de l'année, à 444,30 dollars la tonne mercredi à Londres et à 16,38 cents la livre mardi à New York. "Les prévisions météo ne prévoient pas de répit pour les deux prochaines semaines, ce qui augmente les risques de dégâts irréversibles sur les cultures", ont prévenu les experts de Commerzbank. L'Etat brésilien du Minas Gerais, où se trouve la grande majorité des cultures caféières du pays, est particulièrement touché par ce temps anormalement sec, alors que les fruits des caféiers sont en pleine maturation pour être récoltés à partir d'avril. Pour ce qui est des cultures sucrières, l'absence de pluie nuit au développement des cannes à sucre les moins matures, qui seront récoltées à partir de l'été. "On craint que cette vague de sécheresse n'endommage la croissance des cerises de café, ce qui donnerait une plus grande quantité de petites graines de moindre qualité tout en limitant la croissance des arbres avant la prochaine récolte", a détaillé Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières alimentaires chez Ecobank. Toutefois, ont prévenu les analystes de Commerzbank, "les stocks abondants de 2,64 millions de sacs (de 60 kilos) de la bourse ICE ainsi que l'augmentation de l'offre en provenance de Colombie devraient aider à compenser la réduction de la récolte au Brésil". La Colombie, quatrième producteur mondial de café, a vu sa récolte bondir de 41% en 2013 par rapport à 2012, à 10,9 millions de sacs, tirant ainsi les fruits de son programme de rénovation des plants de café de ces dernières années.
Le cacao se maintient à des niveaux élevés Les cours du cacao se sont maintenus à des niveaux élevés cette semaine, après avoir atteint la semaine précédente des plus hauts depuis deux ans et demi à cause de rumeurs d'une aggravation du déficit d'offre sur le marché mondial. La fève brune était ainsi montée jusqu'à 1 865 livres sterling la tonne à Londres et 2 933 dollars la tonne à New York, au plus haut depuis début septembre 2011. Le marché du cacao a souffert lors de la saison dernière d'un déficit d'offre sur le marché mondial, estimé pour l'instant à 160 000 tonnes par l'Organisation internationale du cacao (ICCO), et devrait également être en déficit en 2013/2014. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1 829 dollars vendredi, contre 1 700 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 136,60 cents, contre 114,50 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 432,50 dollars, contre 404,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 15,68 cents, contre 15,05 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1 850 livres sterling, contre 1 778 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2 896 dollars, contre 2 806 dollars sept jours plus tôt.