Les prix des matières premières alimentaires ont dans l'ensemble connu une semaine de hausse, surtout pour le café et le sucre, marquée par l'absence de nombreux opérateurs lundi en raison de Pâques, qui a vu la place londonienne rester fermée. Le café repart à la hausse Les prix du café sont repartis à la hausse cette semaine, le robusta coté à Londres grimpant même mercredi à 2 199 dollars la tonne, au plus haut en six semaines, et l'arabica à New York jeudi à 219 cents la livre, un nouveau sommet depuis mi-février 2012. Les cours ont déjà fortement monté depuis le début de l'année, "du fait d'inquiétudes liées à la sécheresse au Brésil (en janvier et février, des mois habituellement pluvieux) et d'une épidémie de rouille (un champignon parasite) qui touche les feuilles des caféiers en Américaine centrale", a expliqué Caroline Bain, analyste chez Capital Economics. Mais si le phénomène climatique "El Niño venait comme on s'y attend à faire baisser la production en Indonésie et au Vietnam (respectivement troisième et deuxième producteurs mondiaux de café), les prix pourraient rester élevés encore un certain temps", a prévenu Mme Bain. Le phénomène climatique El Niño se traduit par un réchauffement des eaux de surface de l'océan Pacifique central et oriental et entraîne diverses perturbations climatiques dans plusieurs régions du monde.
Le sucre porté par des craintes sur la récolte brésilienne Les cours du sucre ont poursuivi leur progression cette semaine, grimpant mercredi à New York à 18,03 cents la livre, son niveau le plus élevé en trois semaines, et vendredi à Londres à 481,50 dollars la tonne, au plus haut en un mois. "Les nouvelles en provenance du Brésil ont fait grimper les cours du sucre", ont observé les analystes de Commerzbank. Ce mouvement a été alimenté par la publication mercredi par Unica, le principal groupement d'industriel du secteur du sucre au Brésil, de prévisions d'une baisse de la production pour la saison 2014-2015. Le Brésil est le premier pays producteur et de loin le premier exportateur au monde. "Les projections (pour la région centre-sud, la principale région de production) tablent sur un broyage de 580 millions de tonnes, soit une diminution de 16,94 millions de tonnes par rapport aux 596,94 millions de tonnes transformées l'an dernier", a estimé Unica. Cette baisse attendue est essentiellement due à la sécheresse qui a frappé les plantations au plus fort du développement de la canne. De plus, les industriels tendent à se tourner plus vers l'utilisation de la canne pour la production d'éthanol, jugée plus rentable, et non de sucre comestible dont ils estiment le cours encore trop bas, a souligné Unica. D'ailleurs, pour les experts de Commerzbank, la hausse des cours devrait être limitée par le fait que le marché mondial de sucre reste dans l'ensemble bien approvisionné.
Le cacao peine à accrocher un cap Les cours du cacao suivent une trajectoire faite d'une "suite de mini hauts et bas", évoluant dans une fourchette étroite autour de l'équilibre depuis quelques semaines, a relevé Eric Sivry, analyste chez Marex Spectron. Les cours de la fève brune sont montés mardi à Londres à 1 888 livres sterling la tonne, un sommet en trois semaines. Les prix à New York sont montés le même jour à 3 031 dollars la tonne, au plus haut en deux semaines, avant de tomber jeudi à 2 960 dollars, leur niveau le plus faible en deux semaines et demie. Les volumes d'échanges restaient faibles et les mouvements sans entrain, régis par des investisseurs prudents, ont relevé des analystes. D'ailleurs, cette tendance devrait se poursuivre "tant qu'il n'y a pas d'information majeure (sur l'offre de cacao) ou un changement des perspectives de la demande" permettant d'orienter le marché à la hausse ou à la baisse, a estimé Sterling Smith, analyste chez Citi. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2 156 dollars vendredi, contre 2 086 dollars le jeudi 17 avril. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 211,15 cents, contre 191,80 cents huit jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1 857 livres, comme le jeudi de la semaine précédente. A New York, la tonne pour livraison en juillet valait 2 973 dollars, contre 2 984 dollars huit jours plus tôt. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 479 dollars, contre 469,60 dollars le 17 avril. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 17,91 cents, contre 17,60 cents huit jours auparavant.