La Banque d'Angleterre (BoE) a, comme attendu, maintenu avant-hier le statu quo sur son taux directeur et son programme de rachats d'actifs, optant de nouveau pour la prudence en attente d'une pérennisation de la reprise malgré les spéculations persistantes de resserrement monétaire anticipé. Lors de sa réunion mercredi et jeudi, le comité de politique monétaire de la banque centrale britannique (CPM) a ainsi maintenu son taux directeur à 0,50%, un niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009. Le CPM a également laissé inchangé à 375 milliards de livres le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'"assouplissement quantitatif", qui a atteint son plafond depuis novembre 2012. Comme à son habitude, la BoE n'a pas fourni de commentaire sur le statu quo. "La croissance reste très positive et l'économie continue de créer des emplois de façon significative, mais avec une hausse quasi-inexistante des salaires" et des incertitudes quant à la flexibilité du marché du travail, "la BoE se satisfait d'une politique inchangée", a observé James Knightley, économiste chez ING. En effet, l'économie britannique a dans l'ensemble poursuivi son embellie depuis la dernière réunion du CPM, avec une accélération de l'inflation, une nouvelle baisse du taux de chômage et une croissance à un rythme vigoureux au deuxième trimestre. Les salaires ont en revanche tendance à baisser en termes réels et la production industrielle montre des signes d'essoufflement. Cependant, la décision pourrait ne pas avoir été unanime sur le taux directeur de l'institution pour la première fois depuis juillet 2011. Certains facteurs, en particulier la bonne tenue de la croissance et la poursuite de la baisse du taux de chômage, pourraient avoir poussé certains des neuf membres du CPM à se prononcer en faveur d'une hausse de taux anticipée, a estimé Samuel Tombs, économiste chez Capital Economics. Cette perspective poussera les observateurs à décortiquer les minutes de cette réunion dont la publication est prévue le 20 août, en quête d'indices sur tout éventuel changement dans les perspectives de la politique monétaire de la banque centrale britannique. Dans l'intervalle, les observateurs seront attentifs le 13 août aux prévisions sur la croissance, l'inflation et le chômage comprises dans le rapport trimestriel de la Banque d'Angleterre, qu'ils voient comme un indice majeur pour déterminer si les taux pourraient augmenter avant la fin de l'année ou plutôt début 2015.