La Banque d'Angleterre (BoE) a, comme attendu, maintenu avant-hier le statu quo sur son taux directeur et son programme de rachats d'actifs, avant de se pencher sur une revue des orientations monétaires annoncées en août. Lors de sa réunion mercredi et jeudi, le Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique a maintenu son taux directeur à 0,50% (niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009) et laissé inchangé à 375 milliards de livres (environ 452 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé depuis novembre 2012. La banque centrale britannique a de nouveau précisé dans un bref communiqué que le Comité est "parvenu à ces décisions dans le contexte" de la trajectoire pour sa politique monétaire annoncée en août. "Il y avait une faible chance de voir la Banque d'Angleterre donner des éléments de mise-à-jour de ses orientations monétaires après les (récentes) spéculations mais il semble plutôt qu'un point sur la situation sera donné la semaine prochaine à l'occasion du rapport (trimestriel) sur l'inflation", a commenté James Knightley, économiste chez ING. Le gouverneur de la BoE Mark Carney a d'ailleurs préparé le terrain, annonçant le mois dernier que la banque centrale britannique procèdera en février, à l'occasion de la publication de son rapport trimestriel sur l'inflation et la croissance, à un "examen" de l'objectif du taux de chômage à 7% annoncé en août comme le déclencheur d'une réflexion sur un éventuel resserrement monétaire. La Banque d'Angleterre publiera son rapport trimestriel sur les perspectives de l'inflation et de la croissance au Royaume-Uni le mercredi 12 février. Pour Jonathan Loynes, économiste chez Capital Economics, le statu quo annoncé jeudi "est presque certainement le dernier pris en fonction les orientations monétaires basées sur (un objectif de) taux de chômage mises en place il y a tout juste six mois". "Mais peu importe ce qui les remplacera, les taux d'intérêt devraient rester à leurs niveaux très bas pendant encore longtemps", a prévenu M. Loynes. Et comme l'a lui-même souligné Mark Carney fin janvier, "même si le chômage se replie plus vite que prévu, la reprise a encore du chemin à parcourir avant qu'il ne soit approprié de penser à s'éloigner de la politique monétaire d'urgence" ultra-accommodante actuellement en place. Les observateurs décortiqueront par ailleurs les minutes de la réunion de politique monétaire de février, en quête d'indice sur les réflexions des neuf membres du Comité sur la reprise économique britannique, dont la publication est prévue le 19 février.