Le Japon a enregistré en juin un lourd déficit courant, qui a ancré dans le rouge le solde pour les six premiers mois, un fait inédit depuis que sont ainsi compilées ces statistiques (1985). En juin, l'archipel a déploré un important déficit de 399,1 milliards de yens (2,9 milliards d'euros), contre un excédent à peu près équivalent un an auparavant. Il s'agit du premier solde négatif courant en cinq mois mais, conjugué à celui de janvier, il a plombé le semestre. Bilan, pour la période janvier-juin, les comptes courants ont enregistré un résultat de -507,5 milliards de yens (-3,7 milliards d'euros), contre un excédent de 3 313,1 milliards pour la période de janvier à juin 2013. Le déficit commercial semestriel (6 112,4 milliards de yens) et celui des services (1 578 milliards) se sont nettement amplifiés, et les investissements à l'étranger ont moins rapporté (8 322,6 milliards). Pour le seul mois de juin, les rentrées liées aux investissements nippons à l'étranger ont certes été encore importantes (418,2 milliards), mais moins que l'an passé et insuffisantes pour combler la chute dans le rouge de la balance commerciale qui était positive en juin 2013 mais a affiché cette fois un résultat de -537,1 milliards de yens (-3,9 milliards d'euros). Au cours de ce mois, les importations de marchandises ont augmenté de 13,9% à 6 652,4 milliards de yens, encore tirées par les achats de ressources énergétiques, tandis que les exportations n'ont crû que de 4,4% à 6 115,3 milliards de yens, du fait d'une moindre demande intérieure et de délocalisations. En outre, le compte des services est lui aussi resté déficitaire. Toutefois, à en croire l'analyste Marcel Thieliant de Capital Economics, cette situation en tous points négative devrait s'arranger dans la deuxième partie de l'année, "grâce à des coûts d'énergie amoindris et des exportations renforcées". La balance des transactions courantes est un bon indicateur de la situation d'une économie par rapport au reste du monde, car elle prend en compte non seulement les échanges des biens, mais aussi ceux de services, ainsi que les revenus des investissements directs ou de portefeuille et les transferts courants. Le taux des obligations de l'Etat japonais à échéance 10 ans est ponctuellement tombé cette semaine à son plus bas niveau en 16 mois dans un contexte d'assouplissement monétaire de la banque centrale nippone (BoJ) et de risques géopolitiques qui en font une valeur refuge. La hausse de la demande de ces obligations entraîne une baisse de leur rendement. Les investisseurs préfèrent ces titres peu risqués aux actions qui tanguent ces derniers temps du fait des crises en Ukraine, dans la bande de Gaza et en Irak. Le taux des nouvelles obligations à 10 ans avait connu un plus bas historique tout début avril 2013, à 0,315%, immédiatement après l'annonce d'une forte amplification des mesures d'assouplissement monétaire de la banque centrale nippone.