La Bourse de Tokyo, qui a chuté vendredi après l'autorisation donnée par Barack Obama à des frappes aériennes en Irak si nécessaire, suivra de près cette semaine les développements géopolitiques. L'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a clôturé vendredi en chute de 2,98%, soit 454 points, à 14 778,37 points, soit son plus bas niveau depuis le 30 mai. Sur l'ensemble de la semaine, il a lâché 4,80%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part cédé 2,37% (-29,86 points) vendredi, à 1 228,26 points, et 4,14% au cours de la semaine. Après ce "mouvement de panique", les investisseurs "devraient recommencer à acheter, mais reste à savoir quand. Ils vont être très attentifs aux autres marchés ainsi qu'à la situation en Irak", estime Toshikazu Horiuchi, courtier chez IwaiCosmo Securities. L'autorisation donnée jeudi par le président américain à des frappes aériennes en Irak si nécessaire a provoqué une brusque chute de l'euro et du dollar face au yen, considéré comme une valeur refuge. A la clôture de la Bourse de Tokyo vendredi, le dollar valait 101,60 yens, contre environ 102,10 yens aux premières heures de la matinée, et l'euro quelque 136 yens, au plus bas depuis fin novembre 2013. Cette remontée du yen nuit aux groupes japonais actifs à l'étranger, dont les revenus sont alors diminués une fois convertis en devise nippone. Les tensions internationales inquiètent au plus haut point les investisseurs, qui redoutent les conséquences qu'elles peuvent avoir sur les prix des matières premières et la croissance mondiale. Dans le dossier ukrainien, outre la réponse russe aux sanctions de l'Europe et des Etats-Unis, des combats meurtriers ont cette semaine gagné pour la première fois le centre de Donetsk, le principal fief séparatiste. Les investisseurs suivront par ailleurs de près les chiffres de la croissance japonaise au deuxième trimestre, publiés jeudi et qui devraient montrer un ralentissement en raison de la hausse d'une taxe sur la consommation au 1er avril. Vendredi, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé le maintien en l'état de sa politique d'assouplissement monétaire visant à lutter contre la déflation et relancer l'économie du pays. Elle a estimé que l'économie "continue de se reprendre modérément", bien que "les exportations montrent des signes de faiblesse", et s'est donc refusée pour l'heure à tout geste de soutien supplémentaire.