Les Bourses saluaient, hier matin, la nomination de la veille comme prévu en Italie de Mario Monti à la tête du gouvernement. A l'ouverture, la Bourse de Paris affichait un gain de 0,64%, celle de Milan de 1,59%, Francfort de 0,66%, Londres de 0,28% et Madrid de 0,7%. Les Bourses asiatiques, premières à réagir après la nomination de M. Monti, un économiste respecté, ont déjà salué le successeur de M. Berlusconi, espérant qu'il mettra un terme à la défiance des marchés envers Rome. L'indice Nikkei à Tokyo a terminé sur une hausse de 1,05% et, en cours de séance, tous les autres marchés de la région étaient bien orientés. Dès vendredi, les tensions avaient diminué dans la zone euro grâce aux changements politiques en Grèce avec l'arrivée au poste de Premier ministre d'un technocrate en la personne de Lucas Papademos et grâce aux évolutions en cours en Italie. Il s'agit maintenant de vérifier sur le terrain ces changements et leur véritable impact. Paris soulagée: le CAC en hausse La Bourse de Paris progressait, hier, au cours des premiers échanges (+0,77%), saluant l'arrivée de Mario Monti comme chef du gouvernement en Italie mais fébrile avant l'émission obligataire italienne qui fera dans la matinée office de verdict des marchés à cette nomination. Peu après l'ouverture, l'indice vedette prenait 23,17 points, pour s'inscrire à 3172,36 points. Soulagées par le relâchement des tensions en zone euro, les banques s'inscrivaient en tête des hausses : +3,78% pour BNP Paribas (à 33,45 euros), +2,29% pour Crédit Agricole (à 5,01 euros), +1,99% pour Société Générale (à 19,23 euros). Soitec (+3,97% à 4,09 euros) poursuivait sur sa lancée de vendredi, quand le titre avait gagné 24%, toujours dopé par un accord en Californie. Alcatel-Lucent se reprenait après son recul de vendredi et gagnait 3,22% à 1,50 euros. EADS gagnait 1,62% à 22,63 euros après avoir vu sa note relevée par Citigroup à "acheter", contre "neutre" auparavant. Du côté des baisses, on notait le promoteur Nexity (-4,08% à 17,94 euros), qui reste affecté par l'annonce de la fin annoncée du dispositif Scellier. Areva recule de 1,36% à 20,60 euros faisant les frais du débat sur le nucléaire qui se développe en France à l'approche des élections présidentielles. Londres hésitante malgré les déblocages italien et grec La Bourse de Londres évoluait en légère baisse, hier matin, hésitante et incertaine malgré les déblocages politiques enregistrés en Italie et en Grèce. Dans les premiers échanges, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 7,32 points, soit 0,13% par rapport à la clôture de vendredi, à 5538,06 points, alors que la séance avait débuté en légère hausse. Bon thermomètre ces derniers temps de l'humeur du marché, les banques étaient plutôt à la baisse: Barclays cédait 1,47% à 176,26 pence, Lloyds Banking Group 0,33% à 28,74 pence et Royal Bank of Scotland 0,42% à 22,36 pence. Signe des hésitations ambiantes, l'évolution était contrastée du côté des manières: Glencore cédait 1,59% à 433 pence mais ENRC s'adjugeait 0,66% à 688,50 pence. Même scénario pour les assurances, Old Mutual lâchant 1,35% à 110 pence tandis qu'Aviva gagnait 0,59% à 320,98 pence. Parmi les principales hausses, le groupe de télévision britannique ITV prenait 2,83% à 65,45 pence. La joie contenue après la transition en Italie à Francfort: le Dax gagne +0,18% La Bourse de Francfort saluait, hier matin, la transition politique en Italie par une hausse, mais celle-ci restait contenue après les forts gains de vendredi. L'indice Dax des trente valeurs vedettes de la place prenait 0,18% à 6068,24 points dans les premiers échanges. La concrétisation du changement à la tête de l'Italie, intervenue, avant-hier soir, profitait, hier matin, surtout aux valeurs bancaires, en premier lieu Commerzbank (+2,42% à 1,65 euros), très exposée à la dette italienne. Deutsche Bank prenait pour sa part 1,22% à 29,36 euros et Allianz 0,38% à 76,54 euros. Egalement dans le vert, Metro (+1,52% à 36,01 euros) profitait de l'intérêt que suscite sa filiale de grands magasins Kaufhof. Après l'autrichien Signa et l'investisseur Nicolas Berggruen, un troisième candidat s'est déclaré, un consortium réuni par l'ancien patron de Kaufhof Wolfgang Urban. Selon le Handelsblatt toutefois, l'offre de Signa aurait clairement les faveurs de la direction de Metro. Sur le MDax (+0,08% à 9161,60), Hugo Boss s'enfonçait de 5,32% à 68,74 euros. Son actionnaire Red & Black Holding plaçait 4,5 millions de titres Hugo Boss sur le marché ce lundi. Red & Black Holding, une holding elle-même contrôlée par le fonds Permira, reste toutefois l'actionnaire principal du groupe de prêt-à-porter. Sur le TecDax des valeurs technologiques (-0,10% à 706,06 points) Q-Cells s'écroulait (-20% à 0,93 euros) après des résultats trimestriels en forte baisse, l'annonce du départ de son directeur financier et l'aveu que le groupe ne pourra peut-être pas rembourser une obligation qui arrive à échéance en février. La Bourse de Milan salue la fin de l'ère Berlusconi La Bourse de Milan a ouvert, hier, en forte hausse, les investisseurs saluant la désignation dimanche au poste de président du Conseil de l'ex-commissaire européen Mario Monti, qui s'est dit convaincu que l'Italie pouvait vaincre la crise. Peu après l'ouverture, l'indice vedette FTSE Mib, qui a entamé la séance sur une hausse de 1,59%, prenait 2% à 16.093 points, entraîné par les valeurs bancaires. Banco Popolare prenait ainsi 3,47% à 1,073 euro, Intesa Sanpaolo 3,27% à 1,325 euro et UniCredit, qui devrait annoncer lundi le lancement d'une augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros, 3,27% à 0,852 euro. Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 1,05% La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en hausse de 1,05% grâce à la désignation du cardinal Mario Monti comme nouveau Premier ministre de l'Italie en pleine crise d'endettement, mais les investisseurs sont restés inquiets de la vigueur du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 89,23 points à 8603,70 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté gagné 0,92%, prenant 6,72 points à 735,85 points. L'activité a été très faible, avec 1,41 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Malgré l'annonce d'un redémarrage de la croissance au Japon au troisième trimestre après neuf mois de récession, les opérateurs nippons sont restés très prudents à cause du niveau toujours préoccupant du yen. La devise nippone a établi ces dernières semaines des records de vigueur face au dollar et à l'euro, ce qui handicape lourdement les groupes exportateurs du pays. Le dollar est redescendu aux alentours de 77 yens, hier, à peine deux semaines après une intervention directe des autorités nippones sur le marché des changes qui avait propulsé le billet vert au-delà de 79 yens. "Les fondamentaux de l'économie américaine montrent une amélioration, mais cela ne s'est pas encore traduit par une remontée du dollar et n'a donc pas eu d'impact véritable sur le marché japonais. La faiblesse du billet vert reste une source d'inquiétude", a expliqué Toshikazu Horiuchi, courtier chez Cosmo Securities, cité par Dow Jones Newswires. Les valeurs bancaires et financières ont particulièrement progressé lundi, à la faveur de l'apaisement des tensions en Europe: Mitsubishi UFJ Financial Group a repris 1,82% à 334 yens, Mizuho Financial Group 1,98% à 103 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group 2,17% à 2066 yens, tandis que Nomura Holdings a bondi de 5,76% à 257 yens. L'action du groupe d'appareils photo Olympus s'est envolée de 17,39% après s'être effondrée de plus de 80% depuis un mois, des investisseurs spéculant sur un maintien du titre en Bourse malgré les malversations financières reconnues par la direction. Les constructeurs d'automobile ont été tirés par la reprise progressive de leur production en Thaïlande, entravée pendant plusieurs semaines à cause des inondations historiques qui ont frappé leurs fournisseurs de pièces détachées dans ce pays : Toyota a rebondi de 1,18% à 2483 yens, Nissan de 1,99% à 719 yens et Honda de 0,57% à 2285 yens. Tombés au plus bas dans la période récente, les fabricants d'électronique ont été aussi bien orientés : Sony a regagné 1,58% à 1373 yens, Panasonic 1,74% à 701 yens et Sharp 0,42% à 715 yens. Canon a en revanche perdu 0,73% à 3410 yens.