A l'exception de Lisbonne, les Bourses européennes ont nettement regagné du terrain avant-hier après plusieurs séances éprouvantes la semaine précédente, à la faveur d'un apaisement des craintes liées aux tensions géopolitiques. "Une partie des risques ont été évacués car la peur apparemment infondée d'une invasion de l'Ukraine par la Russie s'est calmée, le cessez-le-feu tient à Gaza et l'Etat islamique a perdu du terrain en Irak", a relevé Jasper Lawler, analyste de CMC Markets. "Aujourd'hui, le discours est plus raisonné. Les investisseurs ont commencé à faire des calculs et se sont rendu compte que les conséquences, notamment des embargos russes, étaient peut-être moins importantes que celles redoutées", a également observé Pierre Martin, analyste de Saxo Banque. "Les marchés ont soufflé un peu, mais soyez sûrs qu'ils peuvent trembler de nouveau à tout moment sous l'effet de commentaires ou d'actes incendiaires", a toutefois prévenu Jasper Lawler. L'Eurostoxx a gagné 1,35%. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a pris 1,00% à 6 632,82 points. Côté minières, Rio Tinto a grimpé de 3,61% à 3 502 pence, Anglo American de 3,32% à 1 602,5 pence et BHP Billiton de 1,93% à 2 044,7 pence. Les compagnies aériennes ont aussi repris de l'élan: IAG (maison mère de British Airways et Iberia) a décollé de 4,45% à 331,2 pence et EasyJet de 2,44% à 1 258 pence. Le groupe d'énergie britannique Centrica a souffert de la suspension de quatre réacteurs par EDF Energy, filiale britannique d'EDF, à cause d'un problème de chaudière sur l'un d'eux. Centrica, qui possède 20% des parts de l'activité nucléaire d'EDF Energy, s'est effrité de 0,03% à 307,8 pence. Parmi les perdants de la journée figuraient plusieurs groupes bancaires: Royal Bank of Scotland a cédé 1,74% à 339,6 pence et sa concurrente HSBC 0,25% à 625,9 pence. La chaîne de supermarchés Tesco est restée une des mal-aimées, alors que ses parts de marché sont grignotées par ses concurrentes (-0,28% à 246,3 pence). A Paris, l'indice CAC 40 a rebondi de 1,20% à 4 197,7 points. Les titres les plus dépendants de la conjoncture se sont repris, à commencer par Air France, parmi les plus malmenés ces dernières semaines (+9,68% à 7,77 euros) ou encore Saint-Gobain (+3,03% à 36,55 euros), Schneider Electric (+2,80% à 62,82 euros), PSA Peugeot Citroën (+2,55% à 10,2 euros) Renault (+1,07% à 58,77 euros). Sanofi a peu réagi (+0,42% à 77,98 euros) à la signature d'un accord exclusif de licence au niveau mondial avec la société de biotechnologies américaine MannKind Corporation pour son insuline en poudre à inhaler. EDF a baissé de 0,13% à 23,78 euros. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a progressé de 1,90% à 9 180,74 points. Lufthansa, qui a vu son trafic passager augmenter de 3,5% en juillet, s'est accordé la première place (+4,32% à 12,69 euros). Continental a gagné 3,57% à 159,70 euros et le producteur d'engrais et de sel K+S (+3,52% à 23,98 euros). Deutsche Telekom s'est apprécié de 2,25% à 11,34 euros. Bayer a quant à lui progressé de 1,96% à 96,98 euros. Volkswagen a grimpé de 1,81% à 168,5 euros. La Bourse de Lisbonne a cédé 0,90% à 5 360,89 points, sous l'effet de la chute de l'opérateur historique Portugal Telecom (PT) et du retrait du titre Banco Espirito Santo. PT a chuté de 2,65% à 1,44 euro, après avoir bondi de 7,28% vendredi. Les bancaires, qui avaient chuté la semaine dernière, étaient dans le vert: BCP a gagné 3,70% à 0,09 euro et BPI 1,73% à 1,23 euro. L'indice PSI-20 est réduit à 18 titres depuis le retrait ce lundi du titre BES et de celui de son principal actionnaire Espirito Santo Financial Group fin juillet. L'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a gagné 0,88%, à 10 193,5 points, toutes les valeurs terminant dans le vert. Le groupe de BTP Sacyr a connu la plus forte hausse (+6,29% à 4,02 euros), suivi par le groupe énergétique Gamesa (+4,72% à 9,32 euros). La Bourse de Milan a pris 1,39% à 19 460,67 points. Parmi les plus fortes hausses, Banca Popolare, qui a dégagé un bénéfice semestriel, a gagné 8,24% à 10,90 euros. BPM a pris 3,3% à 0,58 euros et Fiat 3,1% 6,99 euros. A l'inverse, la banque Monte Paschi di Siena a clôturé en baisse de 1,81 % à 1,03 euros et Mediobanca de 0,91% à 5,965 euros. La Bourse de Bruxelles est repartie nettement à la hausse, bondissant de 1,26% à 3 074,35 points. C'est le groupe Bruxelles Lambert, l'une des holdings du milliardaire belge Albert Frère, qui a le plus progressé: le titre a terminé en tête de l'indice Bel-20 avec une hausse de 2,27% à 72,08 euros. Il a été suivi du brasseur AB InBev (+2,20% à 81,00 euros) et du bancassureur KBC (+1,83% à 42,13 euros). A l'autre bout de l'indice, l'assureur Delta LLoyd a reculé de 1,25% à 17,01 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a gagné 0,67% à 8 329,86 points. Actelion a signé la plus forte hausse de la séance (+3,29% à 106,90 francs). Adecco s'est adjugé 2,72% à 66,20 francs, après l'annonce du rachat de l'américain OnForce. Seules valeurs dans le rouge, Credit Suisse a cédé 0,41% à 24,25 francs et Nestlé 0,15% à 68,75 francs. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a pris 1,64% à 396,65 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le groupe de prospection pétrolière, gazière et minière Fugro (+7,52% à 30,45 euros). L'assureur Delta Lloyd, a cédé 1,25% à 17,01 euros.