Six cent soixante-cinq milliards de dinars, soit près de 7 milliards d'euros, est le coût prévisionnel d'investissement du gouvernement en matière de développement des infrastructures maritimes et portuaires à l'horizon 2025. 384 milliards de dinars seront investis d'ici 2015 et 280 milliards DA entre 2015 et 2025. Ces chiffres, annoncés hier par le ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, lors d'une conférence de presse organisée au Centre international de presse (CIP), concernent le coût global du Schéma directeur portuaire. Pendant cette rencontre, qui a réuni le ministre de la Communication, le ministre des Travaux publics et le ministre de la Poste et des TIC avec la presse nationale, M. Amar Ghoul a annoncé que ce projet d'envergure est inscrit dans le cadre de la loi n°01/20 du 12 décembre 2001, relative à l'aménagement et au développement durable du territoire qui renvoie à la nécessité d'un développement des infrastructures et équipements du réseau national du transport (terrestre, maritime et aérienne). M. Amar Ghoul, qui a souligné que ce schéma a un rôle stratégique dans l'économie nationale et va contribuer à la croissance du pays, a ajouté que "ce dernier détermine les besoins en matière d'extension et de création d'infrastructures portuaires à l'horizon 2025, et fixe les objectifs de configuration optimale des infrastructures portuaires susceptibles de satisfaire concrètement, pour les deux prochaines décennies, les demandes en matière de transport maritime". Après avoir donné un aperçu sur l'état actuel des infrastructures maritimes et portuaires, le ministre des Travaux publics a rappelé le vaste programme lancé par le secteur dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance initié par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, programme engagé à l'effet de maintenir les infrastructures existantes en bon état de fonctionnalité et de permettre ainsi l'accroissement du trafic des marchandises. Il a cité, par ailleurs, les éléments de cadrage de ce schéma. Entre autres, la nécessité de moderniser les ports de commerce avec une considération particulière du développement rapide de la conteneurisation dont les besoins sont estimés à 7,5 millions d'unités, pour atteindre d'ici 2015, 21 millions d'unités. Parmi les éléments du cadrage, il cite également l'introduction de la pêche industrielle et la construction de ports de plaisance. Sur le plan international, le ministre des Travaux publics estime que "l'ouverture des ports algériens, qui bénéficient d'une position géostratégique, est inévitable, si l'économie algérienne tient à s'ouvrir sur l'économie mondiale". L'impact sera également ressenti au niveau méditerranéen, dans le cadre des politiques sous-sectorielles décidées qui tiennent compte des impératifs découlant de l'accord d'association conclu avec l'UE, notamment en terme de mise en place de la zone de libre-échange et des connections intra-maghrébines et euro-maghrébines. Cependant, il faut rappeler que 95% des échanges avec l'étranger, s'effectuent à travers les ports. Le conseil de gouvernement, réuni le 24 octobre passé, au niveau du Palais du gouvernement, a examiné en séance plénière les programmes sectoriels portant sur le développement économique à moyen et long terme. Lors de cette séance plénière, M. Amar Ghoul, a indiqué que le gouvernement va faire appel à l'expertise étrangère et que la gestion des principaux ports du pays sera confiée à des groupes internationaux spécialisés. Dans ce contexte, Dubai Port World (DPW) pourrait se voir confier, avant la fin de l'année, la gestion des ports d'Alger et de Djendjen (Jijel). D'autres opérateurs étrangers sont également intéressés par des ports algériens : le français CMA CGM, la société du Port autonome de Marseille ou encore le numéro 1 mondial du secteur, le danois Maersk Sealand discutent actuellement avec le gouvernement algérien pour un éventuel partenariat.