Le syndicat mondial des joueurs professionnels (FIFpro) à travers sa Division Afrique, soutenue par le Synafoc, le syndicat des joueurs camerounais, a demandé des sanctions exemplaires à l'égard du coupable de la tragédie de Tizi Ouzou, tout en enjoignant les instances dirigeantes et particulièrement la FAF à prendre leurs responsabilités. Le communiqué : " Ces dernières années, rappelle Stéphane Burchkalter, secrétaire général de la Division Afrique, nous n'avons eu de cesse de dénoncer le manque flagrant de professionnalisme au sein des dirigeants africains. D'un côté, on en demande toujours plus aux joueurs, en terme d'investissement. En clair, il faut qu'ils soient irréprochables. Au moindre faux pas, on les critique, on les sanctionne… De l'autre, on laisse les dirigeants agir à leur guise, sans le moindre professionnalisme. On les laisse ''s'amuser'' avec les contrats, ''oublier'' de payer les salaires ou jouer avec la vie des joueurs en organisant des compétitions, où la plus élémentaire des sécurités n'est pas assurée. C'est pourtant la moindre des choses ! Il est évident que le coupable du geste infâme, qui a entraîné la mort d'Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika, devra être puni, mais il ne faudra pas s'arrêter là. Si les mesures drastiques ne sont pas prises, en Algérie comme dans un grand nombre d'autres pays africains, pour préserver la sécurité des footballeurs, d'autres incidents sont malheureusement à craindre. Mais en l'état actuel des choses, du fait de l'inconstance et de l'inconsistance d'un grand nombre de dirigeants, de la passivité des fédérations face aux manques flagrants pourtant sus et connus de tous, il y a fort à parier que les décisions, pourtant appelées par l'ensemble des footballeurs, resteront lettres mortes… Si le bon sens venait néanmoins à s'imposer, il faudrait alors que les joueurs, via leurs représentants, soient associés aux réflexions partout en Afrique, concernant notamment leur sécurité. Et c'est pourquoi nous regrettons, une fois encore, l'absence d'ouverture et de dialogue de la Fédération algérienne. Un grand pays de football, comme l'Algérie, doit se doter d'une association de joueurs, indépendante, capable de défendre les droits et les intérêts des footballeurs comme c'est au demeurant le cas au Maroc, en Tunisie ou en Egypte. Sportivement, l'Algérie a montré de quoi elle était capable lors de la dernière Coupe du monde au Brésil, mais cela ne suffit pas. Ne suffit plus ! La Division Afrique de la FIFPro rappelle qu'elle est ouverte au dialogue, et qu'un grand nombre de footballeurs évoluant en Algérie sont d'ores et déjà prêts et décidés à franchir le pas", a-t-on appris dans le communiqué.
L'entraîneur de la JSK veut quitter ses fonctions Hugo Broos, le coach de la JSK, s'est livré au quotidien belge la Dernière Heure, après le drame vécu samedi après la mort d'Albert Ebossé. A cet effet, le technicien belge a laissé planer le doute sur son avenir, ne sachant pas s'il pourra continuer avec le club kabyle, il relate l'enfer vécu par son équipe à la fin de la rencontre et dresse un constat lucide et accablant des infrastructures algériennes. Dans ce contexte l'entraîneur des Canaris a fait savoir que " Le match est terminé, Ebossé se hâtait d'emprunter le couloir pour regagner le vestiaire. Avant de quitter le terrain, il avait encore, avec son capitaine, applaudi le public pour le remercier des encouragements qu'il leur avait prodigués. Il avait incité d'un geste les supporters à conserver leur calme. C'est alors qu'il a été touché à la tête par un projectile. Pas par une pièce de monnaie mais par une pierre, un pavé d'un kilo peut-être. Ce projectile l'a tué, l'agressivité est permanente en Algérie. Les incidents graves émaillent le championnat toutes les semaines. Mais ce samedi, j'ai vécu l'apocalypse, on n'arrêtera jamais le coupable, on ne le retrouvera jamais. Car les infrastructures sont pour le moins défaillantes. Samedi, il n'y avait même pas une équipe de la Croix-Rouge pour notre match", a-t-il précisé. Concernant son joueur, Broos décrit un homme gentil et humble. " Albert était un très gentil garçon, empreint d'une excellente mentalité. Il était le meilleur buteur la saison dernière. Le pire dans ce drame, c'est qu'il venait d'être papa d'une petite fille à 26 ans". Questionné sur son avenir, le Belge n'est évidemment plus sûr de continuer à la JSK " Vais-je rester ? Je dois encore réfléchir mais j'hésite beaucoup, beaucoup, beaucoup. Je ne tiens pas à ce que ma famille, que j'appelle chaque semaine, vive dans les transes en attendant mon coup de fil" a-t-il conclu.