Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Yazid Noureddine Zerhouni, intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III, dans le cadre de son émission "L'invité de la rédaction", a mis en exergue toutes les valeurs démocratiques et de transparence des élections locales du 29 novembre et qui constituent la base du code de conduite tant de l'administration que des candidats avec comme seule référence les textes de lois, lesquels constituent une référence importante pour le déroulement régulier du scrutin. Les instruments juridiques qui composent le régime électoral ont, notamment, pour objectif, de préserver et de renforcer la confiance des citoyens et de la classe politique dans l'intégrité et l'impartialité des opérations de vote ainsi que de maintenir à haut niveau la qualité de la démocratie en Algérie et plus singulièrement la consolidation de l'Etat de droit, doit-on, comprendre à travers les propos du ministre. M. Zerhouni dit, entre autres, qu'en 2002, il a été prouvé qu'il n'y a pas eu de fraude électorale ni aux législatives ni aux locales. Il rappelle dans ce sens tout le dispositif règlementaire qui est mis en place pour le contrôle et le suivi des opérations de vote, et que s'il y a fraude, elle ne peut être que le fait des partis politiques. Il explique que depuis les circulaires du président de la République depuis 2002, les amendements de la loi électorale en 2003, "les bureaux de vote sont sous le contrôle des observateurs qui représentent les partis politiques ou les candidats indépendants. Jusqu'à preuve du contraire aucun n'a ramené la preuve de ces fraudes". Le même dispositif sera reconduit cette année. "Un des dispositifs de garantie qui est le plus efficace. Et je suis convaincu qu'il ne devrait pas y avoir de fraude". La loi sur le régime électoral reflète donc les valeurs de démocratie. Elle édicte des normes de comportement d'impartialité, la neutralité, d'éthique et de déontologie applicables à tous sans distinction (administration et candidats). Parlant des rejets de certaines candidatures par les wilayas, et en réponse à certains acteurs politiques qui ont douté de cette opération, le ministre a affirmé toute la neutralité et l'objectivité de l'administration qui a pris des décisions de rejet dans le respect des règles applicables et en accordant à tous les candidats un traitement équitable. L'administration a rempli ses fonctions sans considération aucune. "La mobilisation de la population (électorat) incombe aux partis politiques à travers les programmes et les actions qu'ils proposent. Et il est évident que si l'électeur ne se reconnaît pas dans le candidat, s'il ne sent pas que les programmes qui lui sont proposés ne correspondent pas aux aspirations les plus sensibles de la population, il y a fort peu de chance que les gens ne viendront pas voté". Pour M. Zerhouni, il est difficile de prévoir que le scénario du boycott enregistré lors des dernières élections législatives ne se reproduirent. "Si nous examinons de près les candidatures qui ont été présentées par les partis sans exception, il y a incontestablement un effort pour améliorer le choix, aussi bien en ce qui concerne la qualité des personnes d'une manière générale, que les âges". M. Zerhouni fait remarquer que plus de 80 % des candidats ont moins de 50 ans et moins de 10 % ont plus de 60 ans. Il y a donc d'après la preuve d'une volonté de "rajeunir, de renouveler le personnel politique". Il note également la légère amélioration observée en ce qui concerne le niveau d'instruction des candidats. Cet effort qui a été marqué par les différents partis politiques, comme l'a mentionné le ministre, va contribuer à mobiliser davantage les électeurs. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, revenant sur la dernière rencontre gouvernement-walis sur le thème de la jeunesse, précise : "Ce n'est pas un intérêt soudain. L'intérêt a déjà été consenti au profit de la jeunesse, il y a bien quelques années. Il suffit de voir tous les programmes qui ont été développés, notamment depuis fin 2001. Un effort extraordinaire a été fait, et pas seulement dans le secteur de l'enseignement. Si l'on prend comme exemple, le secteur de l'enseignement supérieur, nous avons 1,2 million d'étudiants universitaires aujourd'hui. Cela explique que des efforts exceptionnels ont fournis dans ce secteur. Dans l'enseignement primaire, moyen et secondaire, il y a aujourd'hui 8 millions d'élèves scolarisés. Pratiquement, il n'y a plus de communes où il n'existe pas d'infrastructures scolaires des trois paliers de l'enseignement". Le ministre, évoquant le secteur de la jeunesse, indique que 8 000 infrastructures ont été réalisées au cours de ces sept dernières années. "Cet effort physique doit être accompagné par une meilleure gestion. Il faut améliorer de manière significative et sérieuse la prise en charge de la problématique des jeunes". "Le fait que nous avons près de la moitié de la population qui a moins de 30 ans, est une richesse pour le pays et c'est à nous de savoir la mobiliser et en faire un élément moteur pour le développement, pour la construction du pays, pour l'amélioration des conditions de vie". Avec cette attention accrue envers le problématique des jeunes, le ministre est sûr que pour les jeunes, "l'Algérie sera un endroit où il fera bon vivre". Parlant de la mal-vie, des harraga, de la criminalité, les kamikazes qui sont autant de phénomènes qui inquiètent, le ministre note qu'ils ne sont pas propres à l'Algérie et ne sont pas également propres aux pays en voie de développement. "En Europe, le problème est encore plus inquiétant avec des problèmes, des difficultés et des explosions qui sont révélés par les chaînes satellitaires à travers tous les pays du monde. Il y a des éléments liés à l'imperfection du fonctionnement gouvernemental et administratif. Mais aucun pays au monde ne peut prendre en charge tous ces problèmes de la manière la plus efficace possible". M. Zerhouni, en ce référant aux différents discours du président de la République à travers lesquels il a établi des liens entre les attentats terroristes et des capitales étrangères, dit qu'il faut comprendre par-là, qu'il s'agit d'intérêts étrangers. "C'est incontestable que tout le monde ne bénéficierait pas du meilleur développement, de la meilleure évolution de la situation en Algérie". Abordant la soi-disant Al-Qaïda au Maghreb, le ministre considère que ce n'est pas un élément de l'aggravation de la situation pour l'Algérie "je dis cela, parce que Al-Qaïda ne va rien changer en ce qui concerne les hommes qui sont impliqués dans le terrorisme et qui sont toujours les mêmes. Les gens qui étaient hier du GIA et qui sont devenus par la suite GSPC et aujourd'hui prennent une nouvelle appellation Al-Qaïda, sont les mêmes. Les moyens dont ils disposent sont les mêmes et leur nombre et leurs moyens matériels par conséquent, ont diminué". Le membre du gouvernement a l'impression que ces gens-là, en se disant faire partie d'Al-Qaïda, ont voulu apporter un effet psychologique et une action médiatique qui sont des éléments importants dans les méfaits du terrorisme. "C'est le seul fait nouveau que je vois". Hassan Hattab, impliqué dans plusieurs affaires dans le passé et qui s'est repenti, devra, selon le ministre, se mettre d'abord au clair avec la justice. "Actuellement, il doit rendre à la justice. A cet effet, il y a beaucoup de procédures. Le rôle de la justice en pareil cas de jugement, prendra en considération tous les éléments. Les éléments négatifs bien sûr, mais il y a des éléments en sa faveur, il faudra bien qu'on en tienne compte".