Les prix du pétrole coté à New York ont légèrement rebondi avant-hier, après avoir essuyé de fortes pertes récemment, soutenus par la cadence élevée des raffineries américaines et la persistance de risques géopolitiques au Moyen-Orient notamment. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a avancé de 65 cents et s'est établi à 92,92 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait terminé vendredi à son plus faible niveau en clôture depuis janvier après être descendu en séance ce jour-là à un prix plus vu depuis mai 2013. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance, dont c'était le dernier jour de cotation, a fini à 96,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il s'agit par ailleurs d'un nouveau plus bas niveau en clôture depuis le 28 juin 2012. Après un début de séance en baisse, dans le sillage du Brent londonien, le WTI a fait marche arrière en cours de séance et repris de la vigueur. Le marché énergétique avait été plombé dans la matinée des deux côtés de l'Atlantique par la publication ce week-end de données économiques chinoises jugées préoccupantes pour la demande du deuxième consommateur d'or noir de la planète. La production industrielle du géant asiatique a marqué en août un brutal ralentissement, enregistrant son plus bas taux de croissance depuis plus de 5 ans, tandis que les ventes au détail et les investissements en capital fixe ont également ralenti leur progression le mois dernier. Ces chiffres ont touché de plein fouet les prix du pétrole, car le marché compte sur la Chine pour absorber les excédents de production dans le monde, a relevé John Kilduff, de Again Capital. En outre, le redressement bien plus rapide que prévu de la production libyenne laisse anticiper une offre encore plus importante qu'attendu et pèse sur les prix, a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. En effet, en dépit du chaos régnant dans ce pays clef pour la production en brut en Afrique du Nord, la production s'élève désormais à 870 000 barils par jour, selon un ministre libyen, a précisé M. Kilduff. Le pays en produisait moins de 200 000 au pire de la crise du secteur, contre 1,3 million de barils en juin 2013. En outre, le renforcement des sanctions à l'encontre de Moscou décidé la semaine dernière par les Occidentaux continue aussi de peser sur les cours du pétrole, a noté Matt Smith, de Schneider Electric, suscitant des craintes sur les retombées économiques de telles mesures en Europe. Mais des problématiques propres au WTI ont aidé ses prix à reprendre du terrain en cours de séance, a expliqué M. Lipow. Alors que des craintes concernant la tiédeur de la demande énergétique en Europe notamment pénalisaient le Brent, la très forte cadence des raffineries américaines pour la saison laisse anticiper une demande solide de brut aux Etats-Unis, a-t-il noté. Les raffineries américaines ont légèrement accéléré leur rythme la semaine dernière atteignant 93,5% de leur capacité. En outre, quelques retards dans l'acheminement de brut par oléoducs jusqu'au terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud) limitent provisoirement l'offre qui y est disponible et sur laquelle se basent les prix du WTI, a-t-il ajouté. Par ailleurs, à l'échelle mondiale, la persistance d'importants risques géopolitiques en Irak notamment montre que la production pétrolière dans certains pays n'est pas sûre et peut à tout moment être perturbée, a rappelé Tim Evans, de Citi Futures. En Asie, les cours du pétrole baissaient après le brutal ralentissement de la production industrielle en Chine qui accentue les inquiétudes quant à la demande en or noir dans la deuxième économie mondiale. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,06 dollar, à 91,21 dollars, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance cédant 63 cents, à 96,48 dollars. "Les investisseurs répercutent les données ternes sur la production industrielle chinoise publiées au cours du week-end (samedi)", relevait Michael McCarthy de CMC Markets. "Ces chiffres s'ajoutent à tous les indicateurs montrant un ralentissement de la demande en Chine".