Les fortes précipitations de pluie qui ont lieu à travers les différentes régions du pays ces quatre derniers jours, outre les multiples dégâts humains et matériels enregistrés, ont eu à montrer à quel point la gestion des villes fait grandement défaut que ce soit à l'ouest, au centre ou à l'est du pays. En effet, à travers toutes les wilayas touchées par ces chutes de pluie, le constat est paradoxalement identique : «les rues submergées », «le centre-ville inondé», «les avaloirs bouchés », entre autres. A partir de là, c'est la politique de gestion des centres urbains et des grandes agglomérations qui est remise en cause. A cet égard, d'aucuns sont convaincus qu'une bonne partie des dégâts qui sont enregistrés dès que les pluies commencent à prendre une cadence un peu accélérée est due à la défaillance en matière de gestion urbaine. A ce niveau, la première défaillance qu'il y a lieu de relever est celle relative au manque de rigueur en matière d'aménagement des caniveaux et des avaloirs pour l'évacuation des eaux de pluie. La négligence des opérations d'entretien et de nettoiement des canaux d'évacuation des eaux pluviales se présente décidément comme un syndrome national qui affecte l'ensemble des villes du pays. Et la responsabilité des collectivités locales, à ce titre, n'est pas de tout négligeable. De prime abord, il est temps de revoir la politique prônée par l'administration locale en matière de gestion des tâches relatives à ce volet. Si l'état des lieux actuel persiste, d'autres inondations et d'autres dégâts ne sont pas à écarter et les pertes ne seront que plus lourdes. En ce qui concerne les voiries, il est urgent que les collectivités locales fassent preuve de plus de rigueur dans leur entretien. Nettoyer les fossés et les caniveaux relève, pourtant, des tâches élémentaires qui ne demandent pas des moyens financiers ou matériels colossaux et tout responsable local peut mener l'opération à bout pour peu qu'il fasse preuve de bonne volonté et de détermination. Eu égard au manque de prise de conscience à ce sujet, les conséquences de ces intempéries ont été, en tout cas, prévisibles depuis bien avant. Il fallait donc s'attendre à de telles situations catastrophiques à partir du moment où les autorités locales, par exemple, ont commencé à délaisser les tâches dites d'intérêt général qui, dans le passé se faisaient à l'approche de chaque saison hivernale, comme l'entretien des routes, les opérations de désherbage et de nettoyage des canaux de drainage des eaux de pluie. Pourquoi de tels travaux ne sont plus effectués ; pourtant les budgets qui leur sont consacrés figurent toujours dans les bilans annuels du fonctionnement des communes. Pis encore, de tels budgets ont contribué à alourdir l'endettement de certaines collectivités.