Wall Street a terminé la semaine sur une note hésitante, malgré l'introduction boursière en fanfare du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba, emmenant toutefois son indice vedette, le Dow Jones, à un nouveau record. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones s'est adjugé 0,08% ou 13,75 points, à 17 279,74 points, battant un nouveau record pour la troisième séance d'affilée. Le Nasdaq a cédé 0,30% ou 13,64 points, à 4 579,79 points. L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,05%, soit 0,96 point, à 2 010,40 points, manquant de peu un deuxième record consécutif. Toute la matinée, les courtiers n'ont eu d'yeux que sur les écrans montrant le titre d'Alibaba, échangé sous le symbole BABA, qui a finalement débuté sa cotation peu avant la mi-séance sur le New York Stock Exchange. Quand elle a commencé, la plus grosse introduction boursière de l'histoire a été saluée par des cris d'enthousiasme sur le plancher du NYSE, plateforme emblématique de la place new-yorkaise, ou se constatait une affluence devenue rare depuis l'ère des échanges électroniques. Après un bond jusqu'à 99,70 dollars, tout juste au-dessous du seuil des 100 dollars, en hausse de 46% par rapport à son prix d'introduction fixé la veille à 68 dollars, le titre a légèrement perdu du terrain. Il a toutefois terminé la séance sur un bond de 38%, à 93,89 dollars. Après un début de séance en hausse, les indices ont perdu de la vigueur, emportés à la baisse par le Nasdaq, qui rassemble les grandes valeurs technologiques. C'est la preuve que l'on ne peut jamais prévoir les réactions du marché quand on voit qu'après une introduction aussi glorieuse, les indices sont sous pression, particulièrement dans le secteur d'Alibaba, a noté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Bien que certains pourraient attribuer cette baisse à des craintes sur une éventuelle survalorisation d'Alibaba et du secteur, le prix auquel a côté Alibaba vendredi était selon lui justifié. Ce n'est pas un drapeau rouge, a-t-il insisté. Pour Art Hogan, de Wunderlich Securities, il s'agit aussi de petites prises de bénéfices après une semaine qui a connu de nouveaux records à Wall Street. Les opérateurs ont aussi poussé un soupir de soulagement en constatant vendredi matin que l'Ecosse restait dans le giron du Royaume-Uni, après l'échec du oui au référendum sur son indépendance la veille. Les places financières avaient craint qu'une victoire du camp de l'indépendance ne crée un précédent en Europe, favorisant les velléités sécessionnistes d'autres régions, en Espagne notamment, et déstabilise une région déjà affaiblie par une économie fragile. Dans ce contexte, la hausse moins forte que prévu de l'indice composite du Conference Board en août est passée relativement inaperçue.
Bond d'un titre "Tech" chinois Le portail internet Yahoo!, le deuxième actionnaire d'Alibaba s'enfonçait de 3,81% à 40,48 dollars, une partie du marché craignant une baisse d'intérêt pour le titre après la mise sur le marché très attendue d'Alibaba. "Son titre servait jusqu'à maintenant de porte d'entrée vers Alibaba. Maintenant on peut l'acheter directement", a expliqué Art Hogan. En outre, "les investisseurs se demandent ce que le groupe va faire avec l'argent qu'il a amassé sur ce coup", estimé à plus de 8 milliards de dollars, a-t-il poursuivi. A l'inverse, le géant de la distribution Amazon, que certains estiment menacé par l'arrivée sur la place new-yorkaise d'Alibaba, se maintenait franchement dans le vert et s'adjugeait 1,01% à 328,29 dollars. Dopée par l'enthousiasme entourant la mise sur le marché d'Alibaba, la société internet chinoise Chinanet Online Holdings s'envolait de 115,69% à 2,20 dollars. Le spécialiste des logiciels professionnels Oracle, dont le médiatique fondateur et directeur général, Larry Ellison, a décidé de céder les rênes s'enfonçait de 4,77% à 39,57 dollars. Dans le secteur technologique toujours, Apple cédait 0,19% à 101,60 dollars au premier jour de la commercialisation de l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus dans les boutiques Apple dans 20 pays. La chaîne américaine de magasins de bricolage Home Depot, qui a indiqué jeudi que la sécurité de 56 millions de cartes bancaires avait été compromise lors de la cyber-attaque dont elle a été victime entre avril et septembre, s'appréciait toutefois de 0,52% à 92,57 dollars.