L'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite ne se fera qu'après la délivrance de la carte professionnelle du journaliste par la commission provisoire chargée de la question. Dans cette optique, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a indiqué, hier à Constantine, que la question de l'autorité de régulation de la presse écrite sera réglée dans "6 à 8 mois au plus tard". S'exprimant au cours d'une conférence de presse en marge d'une visite de travail à Constantine, le ministre, soulignant l'importance de cette instance dans l'organisation de la presse écrite, a indiqué que cette autorité sera élue à l'issue du travail de la commission chargée du recensement des journalistes de la presse écrite. L'autorité de régulation de la presse écrite sera constituée de 14 membres, dont 7 seront élus par leurs pairs journalistes professionnels, a encore précisé M. Grine. La commission chargée de la délivrance de la carte professionnelle des journalistes a reçu, jusque-là, 200 dossiers, a encore relevé le ministre de la Communication, précisant que les photographes de presse et les cameramen sont considérés comme des "journalistes à part entière". Evoquant la nomination de Miloud Chorfi à la tête de l'autorité de régulation de l'audiovisuel, le ministre a affirmé que cette nomination "n'a pas été faite dans la précipitation mais dans un cadre organisé, rationnel et très justifié", d'autant, a-t-il estimé, que M. Chorfi, qui a l'avantage d'avoir été parlementaire et journaliste, constitue, dans la phase actuelle, un "bon choix". "Je suis bien au fait de ce qui se passe dans le secteur en matière, notamment, de difficultés et de problèmes liés aux salaires, locaux et situations professionnelles", a encore indiqué M. Grine. Le ministre de la Communication devait inspecter plusieurs structures relevant de son secteur dont Télédiffusion Algérie (TDA), la Société d'impression de l'Est (SIE), la station régionale de la Télévision algérienne, la radio locale et la direction régionale de l'APS. L'autorité de régulation de la presse écrite garantit l'indépendance du service public. Elle est chargée également de veiller à l'encouragement et à la consolidation de la publication et de la diffusion en langue nationale par tous les moyens appropriés, stipule l'article 38 dudit projet. L'autorité de régulation est chargée aussi de veiller à la transparence des règles économiques de fonctionnement des entreprises éditrices et de prévenir, par ses décisions, la concentration des titres et organes sous l'influence financière, politique ou idéologique d'un même propriétaire. Elle est chargée de fixer, par ses décisions, les conditions d'élaboration, d'édition, de production, de programmation et de diffusion des écrits relatifs aux campagnes électorales, de fixer des règles et de veiller à la répartition équitable des aides accordées par l'Etat aux organes d'information ainsi que de veiller au respect des normes en matière de publicité commerciale et d'en contrôler l'objet et le contenu. L'article 41 énonce que l'autorité de régulation adresse des observations et recommandations publiques en cas de manquement aux obligations prévues par la présente loi organique, et fixe les conditions et délais de leur prise en charge. En cas de non-respect des dispositions de la présente loi, l'autorité de régulation peut retirer l'agrément de la publication concernée. Cette mesure est susceptible de recours. L'autorité de régulation peut également saisir la justice d'une demande de suspension (article 45). L'article 51 du projet de loi dispose que l'autorité de régulation de la presse écrite est composée de 14 membres nommés par décret présidentiel. Il s'agit de 3 membres désignés par le président de la République dont le président de l'autorité, 2 membres non parlementaires par le président de l'Assemblée populaire nationale, 2 membres non parlementaires par le président du Conseil de la nation et 7 membres élus à la majorité absolue parmi les journalistes professionnels justifiant d'au moins 15 ans d'expérience.