Les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'UE contre certains producteurs russes de pétrole et de gaz n'auront pas d'effet substantiel sur le secteur énergétique du pays, mais certains acteurs économiques occidentaux pourraient perdre leur niche sur le marché russe, a indiqué le ministre de l'Energie Alexandre Novak. "Cette niche sera nécessairement occupée par d'autres investisseurs", a déclaré M. Novak dans une interview à la chaîne de télévision Rossiya 24. "Une fois ce marché perdu, les compagnies européennes qui travaillent en Russie ne pourront plus le reconquérir. Et les compagnies américaines non plus", a poursuivi le ministre, précisant qu'il s'agissait d'un "marché énorme, englobant un pays de 150 millions d'habitants situé à la fois en Europe et en Asie". "Les sanctions nous feront subir des pertes minimales. Elles n'auront qu'un faible impact sur notre secteur pétrolier et gazier, si jamais elles en ont un, car toute une série de mesures est en cours d'élaboration pour aider les compagnies visées à sortir de cette situation", a ajouté le ministre. Selon lui, ces mesures consistent, entre autres, à concevoir un programme fédéral visant à remplacer les équipements importés par du matériel similaire de fabrication nationale.
Influence sur le secteur pétrolier russe d'ici 2 à 3 ans L'interdiction de fournir des équipements de pointe à certaines compagnies pétrolières russes n'aura pas d'effet substantiel sur les volumes de la production de pétrole, mais la fermeture du marché des capitaux pourrait avoir un impact dans deux ou trois ans, estime Guennadi Chmal, président de l'Union russe des producteurs de pétrole et de gaz. "Les sanctions n'auront pas d'effet substantiel sur les volumes de la production [de pétrole brut], mais les restrictions financières exerceront leur influence d'ici deux à trois ans", a indiqué mardi M. Chmal lors d'une conférence de presse à Moscou, précisant que le secteur énergétique russe avait besoin de crédits bon marché. Selon lui, en cas de suspension des livraisons d'équipements pour le forage et la production de pétrole, les entreprises russes pourront les remplacer en partie par des équipements similaires en provenance d'Asie, notamment de Chine, et en partie par le matériel de fabrication russe. "Il n'y a là aucune tragédie", a déclaré le président de l'Union des producteurs de pétrole et de gaz. Il est persuadé que les sanctions ne pousseront pas les sociétés occidentales à abandonner leurs projets en Russie. "J'estime qu'elles trouveront la possibilité de poursuivre leur activité sinon directement, du moins par l'intermédiaire de leurs filiales", a conclu M. Chmal. Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre le secteur pétrolier russe, limitant les livraisons d'équipements destinés à l'extraction du pétrole difficile d'accès, notamment sur le plateau continental arctique de la Russie.
Total maintient ses projets en Russie Le groupe français Total maintient ses projets en Russie malgré l'adoption de nouvelles sanctions européennes et américaines contre Moscou, a annoncé cette semaine un porte-parole du groupe. "Pour le moment, le travail sur nos projets continue comme prévu. Nous n'avons pas arrêté nos activités dans le projet Yamal", a indiqué le porte-parole suite à l'adoption de nouvelles sanctions européennes et américaines contre le secteur pétrolier russe. Le 12 septembre dernier, l'UE a interdit aux sociétés européennes de coopérer avec les sociétés russes dans la prospection et la production de pétrole en eaux profondes et sur le plateau continental arctique ou dans le pétrole de schiste. Les Etats-Unis ont le même jour imposé des restrictions sur les livraisons de produits, services et technologies à cinq compagnies russes (Rosneft, Gazprom, Gazprom Neft, Lukoil et Surgutneftegaz) pour les projets de prospection et de production de pétrole en eaux profondes et sur le plateau continental arctique, ainsi que de production de pétrole de schiste. Les sanctions précédentes adoptées en juillet dernier interdisaient les exportations d'équipements de hautes technologies à l'industrie pétrolière russe. Total, troisième producteur européen de pétrole, détient à travers sa filiale Total E&P Arctic Russia, une participation de 18% dans le capital du groupe Novatek, l'un des plus grands producteurs de gaz en Russie. Total (20%), Novatek (60%) et CNPC (20%) réalisent conjointement le projet de construction d'une usine de liquéfaction de gaz naturel Yamal LNG. Le groupe français détient en outre 40% dans le projet d'exploitation du gisement pétrolier de Khariaga dans le district autonome des Nenets (nord de la Sibérie occidentale).
La Slovaquie constate une baisse des livraisons de gaz russe Les livraisons de gaz russe via le territoire ukrainien ont reculé de 10%, a déclaré dimanche un représentant de la compagnie d'électricité et de gaz slovaque SPP. "La compagnie SPP a fixé dimanche 21 septembre une baisse de 10% des livraisons de gaz russe", a indiqué le porte-parole officiel de la société Peter Bednar, ajoutant que le recul des fournitures atteignait 20-25% sur une semaine. Mercredi, le ministre slovaque de l'Economie Pavol Pavlis a déclaré que le groupe russe Gazprom avait expliqué ces livraisons incomplètes par des problèmes techniques. Le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, a de son côté indiqué auparavant que les baisses dans les approvisionnements de certains pays européens concernaient des volumes de livraison supplémentaires, le groupe russe réalisant à la lettre les obligations prévues par les contrats. Le 16 juin dernier, à l'issue de longues négociations infructueuses, le groupe public russe Gazprom a introduit un système de prépaiement des livraisons de gaz pour l'Ukraine. La société russe affirme que cette décision sera sans incidence sur les exportations de gaz russe vers l'Europe. La dette accumulée par l'Ukraine pour les importations de gaz naturel russe dépassait à cette date 5 milliards de dollars. Une nouvelle rencontre tripartite Russie-Ukraine-UE sur le gaz se tiendra le 26 septembre à Berlin.