Le géant pétrolier français Total a annoncé être entré en négociations exclusives avec le chimiste français Arkema pour lui céder Bostik dans le cadre d'une offre valorisant sa filiale spécialisée dans les adhésifs à 1,74 milliard d'euros. Total a reçu une offre du groupe français Arkema, l'un des principaux acteurs mondiaux de la chimie de spécialités, pour l'acquisition de sa filiale Bostik, entreprise internationale spécialisée dans la chimie des adhésifs, a indiqué Total dans un communiqué. L'offre d'Arkema valorise Bostik à 1,74 milliard d'euros, soit 11 fois l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du numéro trois mondial des adhésifs, a-t-il précisé. Compte tenu de la qualité du projet présenté, Total a accordé une période d'exclusivité à Arkema pour mener à bien son offre, et les procédures d'information consultation des instances représentatives du personnel concernées vont être engagées, a-t-il ajouté. Il s'agirait d'une opération majeure pour Arkema, qui souhaite devenir l'un des premiers chimistes mondiaux de spécialités, en lui permettant de pénétrer un marché des adhésifs dont il était encore absent. Arkema a mené depuis 2006 une transformation réussie et en profondeur de son portefeuille d'activités avec l'ambition de devenir un leader mondial de la chimie de spécialités. Avec le projet d'acquisition de Bostik, c'est une nouvelle étape majeure qui se concrétise, a commenté le groupe dans un communiqué séparé. Conformément à la stratégie menée depuis l'introduction en Bourse, cette opération permettrait à Arkema de se renforcer dans la chimie de spécialités et de poursuivre le développement de son pôle Matériaux haute performance qui représenterait, avec l'acquisition de Bostik, 42% du chiffre d'affaires total, a souligné le chimiste français dans un communiqué séparé. Ancien pôle chimie de Total, Arkema est devenue une société indépendante en s'introduisant en Bourse en 2006. Le rachat de Bostik lui permettrait de gonfler de 25% son chiffre d'affaires, qui s'est élevé à 6,1 milliards d'euros en 2013, contre 1,5 milliard d'euros pour Bostik, a indiqué le groupe, qui a par la même occasion révisé à la hausse son objectif d'Ebitda pour 2017, à 1,31 milliard d'euros. Il sera financé par une augmentation de capital d'environ 350 millions d'euros, une émission de titres hybrides comprise entre 600 et 700 millions d'euros et une émission obligataire sénior de 500 à 600 millions d'euros. Cette opération s'inscrit aussi dans le cadre de la stratégie de désengagement de Total de la chimie de spécialités pour se recentrer sur la pétrochimie. On a toujours dit que nos chimies de spécialités n'étaient pas au cœur des activités énergétiques de Total. On est essentiellement dans la transformation de pétrole et de gaz, a expliqué le patron de la branche raffinage-chimie de Total, Patrick Pouyanné. Notre discours est que si on a le sentiment que notre stratégie peut devenir un handicap pour elles, on regarde des solutions industrielles pour leur futur, a-t-il ajouté. Le choix de Total s'est porté sur Arkema au vu des engagements donnés par le chimiste français sur la pérennité de l'activité et le maintien de l'emploi, avec une valorisation attractive, comparable aux leaders du secteur comme Henkel et Sika. Selon M. Pouyanné, la conclusion de la transaction pourrait intervenir au premier trimestre 2015. Total a prévu de céder entre 15 et 20 milliards de dollars d'actifs sur la période 2012-2014, un objectif que le groupe pense atteindre, voire dépasser, après avoir frôlé la barre des 16 milliards fin mai.