La 12e conférence des présidents de banques maghrébines, tenue jeudi à Tunis, a été axée sur l'étude de l'impact de la crise financière sur le Maghreb. Cette conférence a ainsi été marquée par la participation de cadres du Fonds monétaire international (FMI). Les principaux axes des communications présentées par des représentants du FMI, de la Fédération bancaire française, de la commission économique pour l'Afrique et de la Banque africaine de développement s'articulent autour des stratégies de sortie de crise après les répercussions de cette dernière sur les économies des pays du Maghreb et de l'Afrique. La rencontre a été une occasion de rappeler que la région du Maghreb n'est pas épargnée et que les pays qui la constituent subiront les effets de la crise et de la récession mondiale, tout en soulignant l'intérêt de l'intégration économique et financière régionale pour une atténuation des chocs extérieurs. Les répercussions de cette crise sur les économiques de la région peuvent se résumer en la baisse notamment des prix et de la demande des produits d'exportation, des recettes du tourisme, des transferts des travailleurs résidant à l'étranger, et de l'investissement direct étranger (IDE). Cette conférence des présidents de banques maghrébines s'est tenue en marge des travaux, mercredi et jeudi à Tunis, de la 37e session du conseil d'administration (CA) et de la 10e session de l'assemblée générale de l'Union des banques maghrébines (UBM). Notons, dans ce contexte, que le directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Amor Tahari, a estimé que la région du Maghreb continuera, malgré les aléas de la crise financière qui ne l'ont pas épargné, à enregistrer une croissance positive estimée à 2,7% pour 2009. Les pays de la région qui n'ont pas été très exposés du fait de la structure de leurs économies, aux actifs toxiques à l'origine de la crise ont, grâce aussi aux réformes introduites et à leurs politiques financières et macroéconomiques, mieux résisté que d'autres aux chocs extérieurs engendrés par la crise financière internationale. M. Tahari a précisé en plus que "le FMI, malgré certaines incertitudes, commence à entrevoir des signes positifs de sortie de crise et prévoit une relance graduelle de l'économie mondiale à partir de 2010 ; les projections de croissance pour le Maghreb passent de 4,4% en 2008 à une prévision de 2,7% en 2009, avant de pouvoir rebondir vers une moyenne de 3,9% de croissance en 2010". Comparativement, ces projections font état, pour la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), d'un recul prévisionnel de ce même taux de 5,7% en 2008 à 2,6% en 2009, avant de remonter à 3,6% en 2010, a affirmé le représentant du FMI. Celui-ci a, à cet égard, appelé à stimuler le retour de la confiance des marchés financiers et à rejeter les réactions protectionnistes. Et d'ajouter que les défis d'après crise consisteront, à l'exemple de la démarche algérienne où d'importants efforts sont orientés vers la relance économique, à favoriser les politiques d'investissement dans la perspective, pour la région, de maintenir l'objectif de réalisation de 6 à 7% de croissance annuelle. Pour le cas de l'Algérie où l'économie repose essentiellement sur les hydrocarbures, M.Tahari a souligné que la baisse du taux de croissance a été entraînée notamment par la conjoncture mondiale ayant affecté le secteur des hydrocarbures, et que sa croissance hors hydrocarbures, bien que relativement faible, est restée tout de même aux alentours de 5% parce que, a-t-il dit, "la politique d'investissement a été maintenue". Dans son rapport, le FMI estime que la tourmente financière a provoqué une détérioration rapide de la croissance mondiale. Créée en décembre 1990, à l'initiative des présidents de banques des 5 pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA : Algérie, Tunisie, Libye, Maroc et Mauritanie), l'UBM a pour missions principales, au niveau maghrébin, de renforcer la coopération et l'intégration bancaire et financière. Elle compte actuellement 60 membres statutaires et prévoit d'élargir l'adhésion aux établissements financiers résidant dans les pays du Maghreb. Nassim I.