La Bourse de Tokyo a clôturé la semaine sur une note positive à la faveur d'une remontée du dollar face au yen, après avoir longtemps hésité dans un contexte d'attentisme des investisseurs avant le rapport sur l'emploi américain. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un gain de 0,30% (+46,66 points) à 15 708,65 points, au lendemain d'un plongeon de 2,61%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a avancé pour sa part de 0,19% (+2,39 points) à 1 282,54 points. La séance a été plutôt active avec 2,1 milliards de titres échangés sur le premier marché. Sur l'ensemble de la semaine, le Nikkei 225 a finalement abandonné 3,2%. Ce recul, le plus important depuis deux mois, s'explique à la fois par l'anxiété des donneurs d'ordres après une série d'indicateurs mitigés et des craintes géopolitiques. La place nippone s'inquiète des possibles répercussions des manifestations à Hong Kong, où 1200 sociétés japonaises disposent d'une branche. Globalement, le Japon est le troisième partenaire de l'ancienne colonie britannique, derrière la Chine et les Etats-Unis. Les acteurs des marchés redoutent aussi les conséquences économiques potentielles d'une extension du virus Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest, après un premier cas diagnostiqué aux Etats-Unis. Vendredi, la Bourse a tout d'abord démarré en retrait, avant d'osciller tout au long de la séance entre gains et pertes. Déçue par l'absence d'annonce significative jeudi du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, elle a choisi la prudence, les yeux rivés vers les chiffres de l'emploi américain, dévoilés plus tard dans la journée. De son côté, le gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, n'enflammait pas le marché en répétant une nouvelle fois lors d'une session parlementaire que l'objectif d'inflation de 2% serait atteint comme prévu courant 2015. Il semble écarter de ce fait un nouvel assouplissement lors de la réunion prévue la semaine prochaine. Seul petit élément incitatif, la progression du dollar (108,97 yens à la clôture) et de l'euro (137,81 yens) par rapport aux premières heures de la matinée contribuait à hisser le marché dans le vert. Une devise nippone plus faible pousse les exportateurs à se procurer des titres de groupes implantés à l'étranger.
Uniqlo à la fête La bonne tenue de l'action du groupe d'habillement Fast Retailing, connu pour sa marque Uniqlo, jouait aussi pour beaucoup dans le rebond final du Nikkei 225. Ce poids lourd de l'indice a pris 2,74% à 37'370 yens après l'annonce d'une forte augmentation de ses ventes en septembre. Parmi les autres sociétés qui ont affiché une hausse supérieure à 2%, peu nombreuses (seulement 10 sur les 114 valeurs gagnantes du jour), figurait aussi Fujifilm Holdings (+2,80% à 3 405 yens). Ce spécialiste des techniques de l'image produit un médicament, l'antiviral Avigan, susceptible d'être efficace contre Ebola. Il a d'ores et déjà été administré à une infirmière française, dont l'état de santé s'est depuis nettement amélioré. Au rang des baisses (95 au total), le groupe de télécommunications SoftBank (-0,73% à 7439 yens) n'a pas profité de l'annonce d'un investissement de 250 millions de dollars dans le groupe de médias californien Legendary Entertainment. Le géant de la distribution Seven & I Holdings a également cédé 1,22% à 4 111,5 yens, malgré des revenus et profits records au premier semestre 2014/15. La deuxième partie de la période, moins favorable, a cependant laissé les investisseurs sur leur faim. Hors Nikkei 225, la petite compagnie aérienne Skymark Airlines s'est envolée de 8,4% à 220 yens. Elle a confirmé être en train de négocier le montant des pénalités réclamées par l'avionneur européen Airbus à la suite d'une annulation de commande, même si rien n'a encore été décidé. L'action avait déjà pris 3,6% jeudi.
La Banque du Japon en ligne de mire cette semaine La Bourse de Tokyo sera attentive la semaine prochaine à la réunion de la Banque du Japon (BoJ) alors que l'institution est sous pression pour agir une nouvelle fois afin de stimuler l'activité économique nippone. Le Nikkei a également souffert jeudi d'une redescente du billet vert face au yen (sous les 109 yens), au lendemain d'un nouveau sommet atteint par rapport à la devise japonaise, à 110,09 yens, son meilleur cours depuis août 2008. De son côté, l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 3,71% à 1 282,54 points. Avant la réunion de la BoJ, le marché analysera ce vendredi le très attendu rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis en septembre qui permettra de mieux comprendre l'état de santé de l'économie américaine et le calendrier de l'évolution de l'actuelle politique monétaire ultra-accommodante de la Réserve fédérale (Fed). Les analystes tablent en général sur la création de plus de 200'000 emplois nets après les chiffres décevants du mois d'août (142'000) et les 212'000 emplois de juillet. Jeudi, le département du Travail américain a annoncé une chute inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage, avec le recensement de 287'000 demandes d'allocations pendant la semaine close le 27 septembre, en données corrigées des variations saisonnières, marquant une baisse de 8000 par rapport à la semaine précédente. Les investisseurs scruteront également la semaine prochaine plusieurs statistiques nippones notamment la confiance des consommateurs pour le mois de septembre attendue vendredi. Cette semaine, la dernière enquête "Tankan" de la Banque du Japon (BoJ) a montré contre toute attente une légère remontée de la confiance des grandes industries japonaises le mois dernier mais cette sérénité fait figure d'exception dans un contexte de nette contraction de l'économie. La banque centrale nippone communiquera mardi sa décision de politique monétaire au terme d'une réunion de deux jours. "L'attention se portera sur ce que le gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda dira lors de sa conférence de presse", a souligné Nomura Securities dans une note. Lors de sa précédente réunion de septembre, la BoJ avait maintenu en l'état sa politique d'assouplissement monétaire antidéflation malgré des indicateurs très mitigés dont une chute de 1,8% du produit intérieur brut (PIB) au 2ème trimestre en raison du contrecoup de l'augmentation de la "TVA japonaise". Il s'agit du plus fort recul depuis celui consécutif à la triple catastrophe (séisme, tsunami, accident nucléaire) survenue en mars 2011.