Les Bourses européennes ont fini avant-hier en forte hausse, réconfortées par de bons chiffres aux Etats-Unis, des perspectives encourageantes en Europe et l'afflux de liquidités déversé par les banques centrales. "Le marché actions profite de la bonne orientation de Wall Street, des liquidités qui inondent les circuits financiers et du manque d'alternatives pour les placements financiers", résume Renaud Murail, gestionnaire de portefeuilles de Barclays Bourse. Les marchés ont aussi été dopés par la bonne orientation de Wall Street, qui continue à aligner les records, et l'annonce des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, en baisse du 2 au 9 mars, alors que les analystes escomptaient une hausse. En Europe, les inquiétudes sur l'Italie ne pesaient plus sur le moral des investisseurs, qui ont préféré se concentrer sur la levée réussie par l'Espagne de 803 millions d'euros à très long terme, avec une demande 2,6 fois supérieure à l'offre et de taux en baisse. La publication de perspectives encourageantes de plusieurs ténors de l'économie européenne, comme l'assureur italien Generali et le cimentier allemand HeidelbergCement, ont aussi orienté le marché à la hausse. L'Eurostoxx 50 a pris 1,48% La Bourse de Paris a gagné 0,93%, à ses plus hauts niveaux depuis l'été 2011, à 3 871,58 points dans un volume d'échanges de 2,9 milliards d'euros. Du côté des valeurs, France Télécom a bondi de 6,73% à 8,32 euros, tandis qu'Alcatel-Lucent s'est adjugé 2,58% à 1,15 euros et STMicroelectronics a pris 1,51% à 5,92 euros. Le secteur bancaire était aussi en hausse: BNP Paribas s'est octroyé 1,24% à 44,26 euros, la Société Générale a pris 1,48% à 30,5 euros et le Crédit Agricole a gagné 0,75% à 7,24 euros. En vert également, Saint-Gobain a gagné 1,46% à 32,04 euros, ArcelorMittal 2,63% à 11,52 euros et Lafarge est grimpé de 2,12% à 54,86 euros, tout comme Vicat, à 2,15% à 50 euros. EADS grappillait 0,35% à 41,94 euros. Iliad a perdu lui 1,27% à 149,9 euros, Hermès était aussi en baisse, à 1,13% à 247,6 euros, Lafuma a abandonné 5,21% à 17,11 euros et Hi Media a cédé 0,52% à 1,92 euros. La Bourse de Londres a gagné 0,74% à 6 529,41 points, passant pour la première fois depuis 2007 au-dessus des 6 500 points. Aggreko s'est envolé de 6,85% à 1 965 pence, tandis que les supermarchés Morrisons ont pour leur part gagné 1,69% à 276,2 pence. Les minières ont en revanche terminé en recul, à l'image de Rio Tinto qui a perdu 1,95% à 3,311 pence, Fresnillo a reculé 1,82% à 1 457 pence et BHP Billiton a flanché de 0,66% à 2,093 pence). La Bourse de Francfort a gagné 1,10% à 8 058,37 points, franchissant le seuil des 8 000 points, dépassé la semaine dernière en séance pour la première fois depuis cinq ans. Le MDax des valeurs moyennes a pris 0,54% à 13 473,05 points. En hausse, Lufthansa a décollé de 3,62% à 1 605 euros tandis que HeidelbergCement a pris 3% à 56,22 euros, K+S 1,86% à 36,73 euros et Fresenius Medical Care (FMC), numéro un mondial des dialyses, a gagné 0,93% à 52 euros. Dans le rouge, Volkswagen a perdu 1,11% à 164,65 euros et BMW a reculé de 0,46% à 70,64 euros, tandis que Commerzbank a lâché 5,23% à 1,19 euros. Sur le MDax, le groupe de prêt-à-porter Hugo Boss s'est enfoncé de 2,77% à 87,82 euros. La Bourse de Milan a clôturé en forte hausse de 2,45% à 16 131 points. Generali, en tête de l'indice, a bondi de 9,35% à 13,33 euros, tandis qu'Eni a grimpé de 3,12% à 18,49 euros. Parmi la poignée de valeurs en baisse, Banca Popolare di Milano a reculé de 2,70% à 0,4573 euro. La Bourse de Madrid a fini en hausse de 1,88% à 8658,3 points. Les valeurs financières étaient en tête: Santander a progressé de 2,56% à 5,97 euros, BBVA grimpait de 2,37% à 7,78 euros et CaixaBank, de 1,87% à 2,938 euros. En hausse également, Repsol a gagné 2,30% à 17,35 euros, Iberdrola a pris 3,14% à 4,10 euros, et Telefonica a obtenu une hausse de 3,98% à 11,50 euros, A contre-courant, Inditex a perdu 1,7% à 103,85 euros. La Bourse suisse a gagné 0,80 %, terminant à 7 842,85 points. Le cimentier Holcim s'est envolé de 2,73% à 77,25 francs, tandis que les valeurs bancaires comme Crédit Suisse et UBS ont pris respectivement 2,64% à 26,86 francs et 2,12% à 15,41 francs. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a bénéficié d'une hausse de 1,09% à 355,85 points. En tête, le sidérurgiste Arcelor Mittal a gagné 2,63% à 11,53 euros, au contraire du groupe de dragage Boskalis, qui a cédé 2,88% à 32,38 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en hausse de 0,59% à 2 647,69 points. Plus forte hausse de l'indice, les opérateurs Mobistar et Belgacom ont bondi respectivement de 4,28% à 19,48 euros, et de 1,79% à 19,93 euros. GDF Suez était en hausse aussi, de 1,87% à 14,74 euros. Dans le rouge, le laboratoire pharmaceutique UCB est reparti à la baisse et a cédé 1,26% à 48,44 euros. La Bourse de Lisbonne s'est envolée de 2,55% à 6 221,32 points. Portugal Telecom a signé la meilleure performance, avec une hausse de 3,82%, talonné par l'électricien EDP qui a bondi à 3,39%, le distributeur Jeronimo Martins et le pétrolier Galp, respectivement en hausse de 1,87% et de 1,21%. Les valeurs bancaires étaient également en hausse: BCP a gagné 1,83%, BES 1,76% et BPI 1,21%. Wall Street: l'indice Dow Jones bat son huitième record d'affilée Wall Street a poursuivi son ascension irrésistible avant-hier, l'indice vedette Dow Jones signant son huitième record historique d'affilée et clôturant en hausse pour la dixième séance consécutive, une première depuis 1996: l'indice a gagné 0,58% et le Nasdaq 0,43%. Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 83,86 points, à 14 539,14 points, un niveau jamais vu auparavant en clôture. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 13,81 points, à 3 258,93 points, un nouveau sommet depuis le 7 novembre 2000. L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est apprécié de 0,56% (+ 8,71 points) à 1 563,23 points, frôlant son propre record (1 565,15 points) atteint le 9 octobre 2007. Sur une pente ascendante depuis 2009, le marché a accéléré sa progression depuis le début de l'année grâce à la politique monétaire très accommodante de la banque centrale américaine et de bons résultats d'entreprises. Cela indique que les investisseurs tablent sur une continuation de l'amélioration de l'économie américaine, du marché de l'emploi, et misent sur les Etats-Unis comme une meilleure option d'investissement que l'Europe, l'Asie ou tout autre marché émergent, a souligné Michael James, de Wedbush Morgan Securities. Toutes les nouvelles sur le front économique sont bonnes. Cela ne fait que rajouter de l'essence à la machine, a renchérit Anthony Conroy, courtier à BNY Convergex Group. La principale raison de l'enthousiasme des investisseurs avant-hier était le recul des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis du 2 au 9 mars, là où les analystes s'attendaient à une hausse. Les autorités ont recensé le dépôt de 332 000 demandes d'allocations, soit le plus faible niveau depuis le 19 janvier, quand cet indicateur avait touché un plus bas en cinq ans. C'est la troisième semaine consécutive que les inscriptions au chômage se situent sous les 350 000, confortant l'idée que les conditions sur le marché du travail s'améliorent vraiment, a souligné Patrick O'Hare, de Briefing.com. L'accélération de la hausse des prix à la production en février aux Etats-Unis (+0,7% par rapport en janvier, sa plus forte poussée depuis septembre) a aussi participé à la montée des indices. Tokyo: le Nikkei finit en hausse de 1,16% grâce aux espoirs pour la BoJ La Bourse de Tokyo a terminé la séance en nette hausse de 1,16%, dopée par l'espoir de voir Haruhiko Kuroda, un partisan d'une politique monétaire ultra-accommodante, accéder à la tête de la Banque du Japon (BoJ). A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 141,53 points à 12 381,19 points, finissant au plus haut depuis septembre 2008. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté de son côté de 0,65%, prenant 6,75 points à 1 038,17 points. L'activité a été intense, avec 2,86 milliards d'actions échangées sur le premier marché, mais moins forte que lors de la plupart des séances de ces dernières semaines. Les opérateurs ont accueilli avec satisfaction l'approbation par les députés de M. Kuroda, le candidat du Premier ministre de droite Shinzo Abe, comme prochain gouverneur de la BoJ, ainsi que celle des deux gouverneurs-adjoints souhaités par le gouvernement. Ce feu vert était attendu, puisque le Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) de M. Abe, est largement majoritaire à la chambre des députés. Il n'est toutefois pas suffisant car le Sénat doit se prononcer à son tour vendredi sur la candidature des postulants. Mais l'accord des députés n'en constitue pas moins un pas de plus vers la nomination de ces trois responsables, tous partisans d'une politique monétaire très accommodante, comme le souhaite M. Abe, afin de mettre un terme à la déflation qui ronge l'économie nippone depuis une quinzaine d'années. Les investisseurs espèrent un coup de pouce supplémentaire à l'activité de la part de la BoJ avec ces trois nouveaux dirigeants qui décideront, s'ils sont confirmés vendredi, des orientations de l'institut d'émission aux côtés des six membres du comité de politique monétaire qui restent en place. L'actuel gouverneur, Masaaki Shirakawa, et ses deux adjoints quittent leurs fonctions le 19 mars et leurs trois remplaçants doivent débuter le jour suivant. La confiance des opérateurs a été dopée de surcroît par les records successifs de vigueur établis par l'indice Dow Jones à Wall Street, ce qui leur a permis d'ignorer le relatif rebond du yen face à l'euro, habituellement nuisible aux groupes exportateurs nippons. Comme souvent ces dernières semaines, le secteur de l'immobilier a été l'un des grands gagnants de la séance: Heiwa Real Estate a grimpé de 3,73% à 1 725 yens, Misawa Homes de 3,03% à 1 531 yens et Mitsubishi Estate de 4,99% à 2 737 yens. L'environnement favorable aux affaires a aussi profité aux maisons de courtage: Nomura a gagné 1,38% à 586 yens et Daiwa Securities 1,54% à 660 yens. Les banques ont aussi progressé, mais plus modérément: Mitsubishi UFJ Financial Group de 0,87% à 580 yens, Mizuho Financial Group de 0,94% à 214 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 0,36% à 4 095 yens. Le fabricant de tabac Japan Tobacco a perdu 2,34% à 3 130 yens, au moment où le résultat d'une vente massive de ses titres par l'Etat nippon est attendu.