Le pétrole continuait de baisser hier dans les échanges matinaux en Asie dans un marché restant empreint de craintes sur l'abondance de l'offre, notamment en provenance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 65 cents, à 85,09 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnait 74 cents, à 88,15 dollars. Au plus bas depuis près de deux ans et demi, le WTI a perdu 19% depuis son pic de 104,44 dollars cette année. Au plus bas, lui, depuis quatre ans, le Brent a perdu 22% depuis son plafond de 113,70 dollars enregistré en 2014. La veille, les cours du pétrole coté à New York et à Londres ont poursuivi leur chute dans un marché restant empreint de craintes sur l'abondance de l'offre, notamment en provenance de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a perdu 8 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 85,74 dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2012. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 88,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de vendredi, un niveau plus atteint en clôture depuis fin 2010. Les investisseurs "redoutent un excédent de l'offre" après plusieurs informations en provenance des membres de l'Opep ce week-end suggérant qu'ils sont plus enclins à protéger leur parts de marché plutôt que de réduire leur production pour enrayer la baisse des prix, a relevé Gene McGillian de Tradition Energy. En premier lieu, "l'Arabie saoudite aurait dit en privé qu'elle était à l'aise avec un baril autour de 90 dollars, voire même 80 dollars", a souligné Matt Smith de Schneider Electric. Or ce pays étant le membre le plus important du cartel, qui pompe environ un tiers du pétrole mondial, "c'est lui qui en général fixe la tendance". Autre pays important du cartel, "l'Irak a réduit ses prix en direction des clients asiatiques, suivant ainsi l'exemple de l'Arabie saoudite et de l'Iran", a ajouté le spécialiste. Le ministre koweïtien du Pétrole a par ailleurs estimé dimanche que l'hiver pourrait favoriser la remontée des cours du pétrole, en baisse depuis plusieurs mois, mais que l'Opep ne parviendrait pas à inverser la tendance à court terme. Une réduction de la production de l'Opep "ne stimulera pas forcément les prix" du pétrole en raison de l'important rendement d'autres producteurs, notamment la Russie et les Etats-Unis, a souligné Ali al-Omair. Les Etats-Unis produisent de plus en plus de brut et, même s'ils ne l'exportent pas, cela déséquilibre le marché mondial en forçant leurs anciennes sources d'importations à trouver d'autres débouchés sur un marché déjà bien approvisionné. "Ce qu'il nous faut vraiment savoir désormais c'est si l'Arabie saoudite et ses alliés au sein de l'Opep sont finalement arrivés à la conclusion que cela ne vaut pas le coup de lutter contre la chute des prix face à un si large excédent d'offre", a estimé David Hufton, analyste chez PVM. Les investisseurs continueront de scruter les actions des pays membres du cartel avant leur prochaine réunion le 27 novembre à Vienne. Lors de leur dernière rencontre en juin, ses membres avaient décidé de maintenir leur plafond de production à 30 millions de barils par jour, niveau auquel il est fixé depuis fin 2011. Tous ces éléments renforcent en tout cas la tendance à la baisse qui domine le marché depuis plusieurs semaines alimentée, pêle-mêle, "par un ralentissement de la demande, la crainte d'une récession en Allemagne, un dollar plus fort, des doutes sur la croissance de la demande en Chine et la hausse continue de la production aux Etats-Unis", a rappelé Phil Flynn de Price Futures Group.