Les Etats-Unis ont minimisé la menace des terroristes contre Bagdad, capitale de l'Irak, alors que d'un autre côté, en Syrie, les combattants kurdes opposent toujours une forte résistance aux éléments de Daech. Deux événements majeurs, qui renseignent on ne peut mieux sur la nouvelle configuration de la situation militaire en Irak et en Syrie, où le groupe des terroristes de Daech semble avoir été freiné dans son élan d'il y a quelques jours. Ils ont été rendus possibles grâce à des frappes aériennes "intensifiées et mieux ciblées" de la coalition internationale contre les principales positions du groupe, qui s'est autoproclamé "Etat islamique", dans la ville kurde de Kobané en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont lancé six raids contre l'EI à Kani Arabane, un quartier de l'est, après avoir visé le QG kurde contrôlé par l'EI dans le nord. Soit 100 raids depuis fin septembre. Plus d'un mois après le début de l'offensive de l'EI sur Kobané en effet, les combattants kurdes, aidés de "frappes intensifiées et mieux ciblées", opposent toujours une forte résistance aux terroristes. Même si le sort de cette ville, devenue le symbole de la lutte contre ce groupe terroriste, reste totalement incertain, des combats acharnés s'y déroulent. L'EI, quant à lui, a lancé des attaques dans l'est et près du centre de Kobané, tandis que la principale milice kurde, les YPG (Unités de protection du peuple), a mené des assauts dans le sud-ouest, a précisé l'ONG. Fait nouveau : la même source fait état en ce sens d'une coordination entre forces kurdes et les Américains, où, "les Kurdes leur donnent la localisation exacte des combats". Autre raison de cette régression, l'EI combat sur d'autres fronts, notamment à Deir Ezzor (est) et près d'Alep (nord) contre les forces du régime, ainsi que contre les Kurdes à Hassaka (nord-est). A Kobané qui semblait il y a quelques jours en passe de tomber aux mains de l'EI, qui en contrôle 50%, la résistance farouche des Kurdes et une intensification des frappes sont parvenues à freiner l'avancée des terroristes, selon l'OSDH. Mais l'instabilité de la situation a été soulignée par le Pentagone pour qui "Kobané pourrait encore tomber". Pour aider les Kurdes, outre les frappes, des responsables américains ont rencontré pour la première fois des membres du principal parti kurde syrien hors de la région, probablement à Paris, a indiqué un responsable. En Irak voisin, les forces de sécurité irakiennes ont lancé vendredi une offensive contre l'EI à Ramadi, à l'ouest de Bagdad, et au nord de Tikrit, tenue par les terroristes depuis plus de quatre mois, selon des responsables. Les Etats-Unis, après avoir reconnu être inquiets de la progression des terroristes qui contrôlent la majorité de la province d'Al-Anbar (ouest) malgré les frappes, se sont montrés plus rassurants quant au sort de Bagdad, en dépit des attentats de l'EI. "Nous pensons à l'heure actuelle que Bagdad est à l'abri d'une menace imminente", a dit le Pentagone. "Il n'y a pas de rassemblement massif des forces de l'EI à l'extérieur, prêtes à y entrer." Les Etats-Unis ont exclu en outre des troupes au sol pour combattre l'EI, et cherchent dans le cadre de leur stratégie à renforcer l'armée et les forces kurdes en Irak, ainsi que la rébellion et les Kurdes en Syrie. Amar R.