En Inde, les paysans ont commencé à couper la canne en s'interrogeant avec angoisse sur le revenu qu'ils pourront en tirer car les prix se sont effondrés sur le marché mondial. Depuis juin 2006, le prix du kilo de sucre est tombé de 17 à 12 roupies, un niveau inférieur à celui du coût de production. C'est en grande partie à cause de la surproduction indienne que les cours sont déprimés depuis le début de l'année. A New York, la livre de sucre roux est tombée jusqu'à 8,50 cents ; grâce au soutien du marché pétrolier, elle est remontée au-dessus du seuil des dix cents. L'Inde ne dispose pas comme le Brésil d'une industrie de bio carburants assez développée pour absorber le surplus de canne. L'exportation reste donc son unique recours. Un pis-aller qui risque de creuser les cours et surtout qui ne profitera pas aux planteurs indiens. D'une part parce que le cours actuel ne couvre pas leur coût de production, d'autre part parce que la concurrence est féroce, les Brésiliens, eux aussi, ont des excédents, et à dix cents la livre, ils continuent à gagner de l'argent. Quand à l'or, ses cours se sont envolés après le nouvel assouplissement monétaire annoncé par la Banque centrale américaine et en raison des craintes d'inflation, encore exacerbées par la forte hausse des prix du pétrole. En cas de dérapage des prix à la consommation, les investisseurs aiment à acheter du métal jaune, qui est une valeur refuge. Alors qu'elle avait déjà baissé son principal taux d'intérêt directeur d'un demi-point en septembre, la Banque centrale américaine a décidé mercredi de le descendre encore d'un quart de point à 4,50%, soulignant les risques de ralentissement de l'économie face à l'intensification de la crise immobilière. Mais la Banque centrale américaine a aussi intensifié ses mises en garde sur l'inflation, qu'elle avait un peu mises en sourdine lors de ses précédentes réunions, dans un communiqué accompagnant sa décision de baisser les taux. Autre facteur de hausse du métal jaune —mais un casse-tête pour la Banque centrale européenne (BCE) et une mauvaise nouvelle pour les consommateurs— le rythme de hausse des prix dans les treize pays de la zone euro a fortement accéléré en octobre. Si le cours du brut flambe, les prix des céréales ne sont pas en reste. En ce qui concerne les cours du maïs et du soja ; ils ont évolué cette semaine sur le marché à terme de Chicago au rythme du marché du pétrole, tandis que les cours du blé ont continué leur mouvement de repli. Vendredi, le contrat de maïs pour livraison en décembre a terminé à 3,77 dollars, contre 3,72 dollars il y a une semaine. Le contrat des graines de soja pour livraison en janvier (nouveau contrat de référence) valait lui 10,1675 dollars, à la clôture, contre 10,1325 dollars vendredi dernier à la clôture. Le contrat de blé pour livraison en décembre a fini, lui, à 7,7850 dollars le boisseau, contre 8,00 dollars à la fin de la semaine dernière. Les cours du maïs et du soja ont connu cette semaine une évolution en dents de scie en lien avec le mouvement des prix du pétrole. Or les cours du brut ont alterné les bonds vers de nouveaux records avec de légers mouvements de correction, déclenchant des mouvements similaires sur les marchés du maïs et du soja, dont sont tirés des substituts au pétrodiesel, l'éthanol et le biodiesel.