Le développement de la pétrochimie constitue une des priorités du programme du gouvernement dans son volet relatif à l'énergie et aux hydrocarbures. La pétrochimie est, à ce titre, l'une des six filières lourdes sur lesquelles se fonde la nouvelle stratégie industrielle élaborée par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Le montage financier du programme dédié, à moyen terme, à la pétrochimie, illustre bien le nouvel élan que le gouvernement compte donner à cette branche d'activité. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a annoncé samedi à Aïn Témouchent, en marge de sa visite aux chantiers du projet Medgaz, que "l'Algérie investira en 2008 plus de dix milliards de dollars dans l'industrie pétrochimique". "Nous allons octroyer plusieurs projets pétrochimiques, y compris les unités de liquéfaction de Skikda et de Gassi Touil qui seront construites dans les prochaines années", a déclaré le ministre sur le site de la station de compression du projet gazier Medgaz. Dans la future zone industrielle de Aïn Témouchent qui couvrira 6.400 ha, M. Chakib Khelil a indiqué que le projet d'aluminium est actuellement en phase finale et que sa construction pourrait démarrer l'année prochaine avec sa centrale électrique de 2.000 MW, et un projet d'engrais (ammoniac et dérivés). Le groupe Sonatrach a déjà lancé la réalisation, en partenariat, d'un ensemble de projets pétrochimiques pour un investissement estimé à 14 milliards de dollars. Pour rappel, les projets pétrochimiques déjà ouverts à la concurrence internationale, ont suscité l'intérêt de plusieurs grandes compagnies mondiales. Ces projets, qui s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle stratégie initiée par le secteur pour promouvoir et développer l'industrie pétrochimique, concernent, notamment, la réalisation d'un complexe intégré de craquage catalytique du fuel d'une capacité de 4 millions de tonnes/an, un projet intégré de déshydrogénation du propane (PDH) pour produire du polypropylène, un complexe d'extraction de production de benzène (LAB) d'une capacité de 75 000 t/an et un complexe intégré de production d'oléfines. L'intérêt des grandes compagnies mondiales s'explique par la stratégie mise en place qui, selon le ministre de l'Energie, "va permettre au secteur de la pétrochimie de se développer à travers notamment la tarification du gaz sur le marché national, très attractif pour les investisseurs dans ce domaine". A signaler aussi que la loi sur les hydrocarbures, mise en œuvre en juillet 2005, offre des mesures incitatives telles que l'allègement fiscal aux investisseurs dans l'exploration et l'exploitation désirant réinvestir leurs profits dans les activités pétrochimiques. Outre l'engagement de l'Etat dans le secteur, la pétrochimie intéresse également les opérateurs privés algériens. Le groupe Cévital ambitionne de lancer, dans le cadre de son mégaprojet Cap 2015 à Cap Djinet, cinq unités pétrochimiques. Par ailleurs, il convient de souligner que le dossier du partenariat dans le domaine de l'industrie pétrochimique a été au centre des discussions qu'a eues, en Corée du Sud, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, dans le cadre de la commission mixte de coopération entre les deux pays.