Le nombre de brevets réellement exploités en Algérie ne dépasse pas 0,1% d'une centaine de brevets délivrés annuellement, a révélé hier le directeur général de la recherche et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelhafid Aourag. "Une centaine de brevets sont délivrés annuellement en Algérie, mais en terme d'exploitation, 0,1% seulement le sont réellement", a affirmé M. Aourag sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Selon M. Aourag, la responsabilité de la concrétisation de ces projets brevetés revient en premier lieu aux acteurs socio-économiques et non pas à sa direction et ce, par la réalisation de ces projets à travers des start-up ou des spiders. "Quelle est la finalité d'un brevet qui reste en tiroir" s'est interrogé M. Aourag, ajoutant qu'"il est important aujourd'hui que ces brevets puissent être exploités, une démarche qui encouragera certainement la compétitivité entre les chercheurs", a t-il dit. Il a incité, dans ce cadre, les investisseurs à surpasser leurs "complexe" vis-à-vis des chercheurs algériens qui "ont prouvé leurs compétences". "Il faut qu'on fasse confiance au chercheur algérien qui a démontré ses capacités ainsi qu'à son produit", a insisté l'invité de la rédaction de la chaîne III. S'agissant des chercheurs algériens à l'extérieur du pays, M. Aourag a fait savoir que "sur les 5000 chercheurs qui exercent dans des universités et des centres de recherches étrangers, il n'y a qu'une centaine seulement qui participent réellement à l'effort national", réitérant à l'occasion le soutien de son secteur à ces derniers à condition qu'ils présentent "des vrais projets structurants qui représentent une valeur ajoutée pour le pays". Il a cité à titre d'exemple, les 34 chercheurs algériens qui participent à la station spatiale internationale, ce qui fait de l'Algérie le seul pays arabe et africain prenant part à cette méga structure. D'autre part, M. Aourag a évoqué le salon national des drones qui débutera vendredi prochain, et qui verra l'exposition de quatre drones 100% algériens. Lors de ce salon, le grand public découvrira également d'autres inventions purement algériennes, à l'instar d'un laser de marquage développé par des chercheurs algériens, un outil qui est devenu indispensable pour garantir la traçabilité des produits sur le marché et leur authenticité. Le coût de ce produit national est "trois fois moins cher que son équivalent étranger", s'est-il enorgueilli.