Les cours du pétrole descendaient hier dans les échanges matinaux après un rapport de Goldman Sachs abaissant les prévisions de prix en raison de l'abondance de l'offre. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 46 cents, à 80,54 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance cédait 59 cents à 85,24 dollars. Les prix du pétrole ont reculé d'environ 25% depuis juin en raison d'une production abondante, d'une faible demande et d'incertitudes sur la croissance mondiale. "Nous continuons d'assister à la baisse des cours du pétrole et comme il ne se passe rien de significatif, le rapport de Goldman Sachs est toujours présent à l'esprit des investisseurs", a estimé David Lennox, analyste chez Fat Prophets à Sydney. Les experts en matières premières de la banque d'affaires américaine ont abaissé de 90 à 75 dollars pour le WTI, et de 100 à 85 dollars pour le Brent leurs prévisions de prix au premier trimestre 2015. Ils ont notamment cité, pour expliquer leur décision, l'accélération de la production américaine en pleine révolution de l'exploitation du schiste, et "le rôle déclinant de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)" pour réguler les prix. A la clôture la veille, les prix du pétrole new-yorkais ont fini quasiment à l'équilibre, se redressant après une ouverture sous le seuil des 80 dollars le baril, dans un marché craignant une demande énergétique peu vigoureuse en dépit de l'abondance de l'offre mondiale en brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a cédé 1 cent, à 81,00 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être descendu plus tôt jusqu'à 79,44 dollars, au plus bas depuis fin juin 2012. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 85,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 30 cents par rapport à la clôture de vendredi. "Dans la matinée, un rapport de Goldman Sachs" abaissant les prévisions de prix du pétrole en raison de l'abondance de l'offre vis-à-vis de la demande "a nettement pesé sur les prix", avant que le marché ne se redresse, a noté John Kilduff, de Again Capital. "Cela a attiré l'attention et puis les investisseurs se sont rendus compte que les facteurs cités avaient déjà été largement intégrés dans les prix", a-t-il poursuivi. Les Etats-Unis sont en effet devenus les premiers producteurs d'hydrocarbures liquides -- comprenant le pétrole brut mais aussi les condensats et les liquides extraits de gaz naturel ("NGL") -- en septembre devant l'Arabie saoudite, à 11,98 millions de barils par jour (mbj) contre 11,47 mbj, selon des chiffres fournis par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avant-hier. Du fait du boom récent du pétrole non conventionnel, le géant américain a même dépassé son rival saoudien pour la première fois cette année en avril (11,59 mbj contre 11,32 mbj), selon des chiffres révisés de l'AIE. Les investisseurs s'attendaient par ailleurs "à un nouveau rapport négatif pour les prix mercredi", à la suite de la publication de statistiques hebdomadaires sur les stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, a ajouté M. Kilduff. Les réserves américaines ont enregistré une progression de plus de 20 millions de barils au cours des trois semaines précédentes. En dépit de l'explosion de l'offre pétrolière, "il semble assez peu probable que les membres de l'Opep décident de réduire leur production lors de leur prochaine réunion ordinaire", a souligné Bart Melek, de TD Securities. Les membres du cartel se réuniront le 27 novembre prochain à Vienne pour discuter notamment de leur plafond commun de production, fixé à 30 millions de barils par jour (mbj) depuis fin 2011. Les opérateurs restaient aussi sur la réserve avant un rendez-vous économique clef cette semaine aux Etats-Unis, avec la réunion des membres du Comité directeur (FOMC) de la banque centrale américaine, la Fed, mardi et mercredi. La plupart des courtiers se préparaient notamment à l'annonce de la fin du programme de rachats d'actifs mis en place par la banque centrale et guettaient d'éventuels signes sur le calendrier d'un possible relèvement de ses taux directeurs l'an prochain.