Les cours du pétrole étaient en hausse hier dans les échanges matinaux en Asie dans un marché sur la réserve en attendant la réunion de la Réserve fédérale américaine et le rapport hebdomadaire sur les stocks de brut aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre gagnait 26 cents, à 81,68 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance prenait 20 cents à 86,23 dollars. "Les yeux sont clairement rivés sur la Fed", a déclaré la United Overseas Bank de Singapour. La banque centrale, qui a entamé avant-hier à Washington une réunion de politique monétaire de deux jours, devait publier sa décision très attendue mercredi. La plupart des analystes anticipent la fin de son soutien monétaire exceptionnel et le maintien de ses taux directeurs à des niveaux proches de zéro. "Nous nous attendons à ce que la Fed maintienne son cap en matière de taux directeurs et qu'elle dise qu'ils resteront bas pendant un +temps considérable+, une fois terminé le programme d'injections de liquidités", a ajouté la UOB. La veille, les cours du pétrole coté à New York ont terminé en hausse, soutenus par la baisse du dollar dans un marché sur la réserve avant le rapport hebdomadaire sur les stocks de brut aux Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a gagné 42 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 81,42 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 86,03 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 20 cents par rapport à la clôture de lundi. Le WTI, qui avait dégringolé lundi à un nouveau plus bas depuis fin juin 2012 (à 79,44 dollars le baril) avant de se reprendre en cours de séance, a toutefois oscillé entre gains et pertes tout au long de la journée mardi. Il a "trouvé un peu de soutien auprès du marché des actions, en hausse, et d'un dollar légèrement affaibli", a souligné Tim Evans de Citi. Une baisse du billet vert rend en effet moins chères les matières premières libellées dans la monnaie américaine. Mais "les faibles volumes d'échanges suggèrent que la plupart des gestionnaires de portefeuille attendent de plus importants développement", a ajouté le spécialiste. L'élément le plus imminent est la publication mercredi du rapport hebdomadaires des autorités américaines sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis. "On anticipe une hausse des réserves de brut de l'ordre de 3,8 millions de barils. Si c'est comme la semaine dernière, où on attendait une progression de 3 millions et on a eu un bond de plus de 7 millions de barils, cela pourrait vraiment être fatal aux cours du WTI", a estimé Robert Yawger de Mizuho Securities USA. L'événement le plus attendu est toutefois la réunion, le 27 novembre à Vienne, de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le marché pétrolier mondial est actuellement déséquilibré, une offre trop abondante faisant face à une demande qui peine. Cette situation a conduit les prix du pétrole à dégringoler d'environ 25% depuis la mi-juin. Les douze Etats membres du cartel doivent se réunir pour discuter notamment de leur cible commune de production (actuellement fixée à 30 millions de barils par jour). "En raison des divergences évidentes entre les pays membres de l'Opep à propos de l'ajustement des capacités de production, il est peu probable qu'un accord significatif intervienne entre l'Arabie saoudite, qui plaide pour le statu quo, et le Venezuela et l'Algérie, qui militent pour une diminution importante de la production", a relevé Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque. "Manifestement, l'Arabie saoudite n'est pas prête à être, une nouvelle fois, la variable d'ajustement du marché pétrolier et préfère profiter de la baisse actuelle pour conquérir de nouvelles parts de marché, particulièrement en Asie", a-t-il souligné. Plusieurs analystes rapportaient aussi les propos d'un responsable de la Compagnie nationale iranienne des pétroles (NIOC), selon qui il est improbable que l'Opep modifie son plafond de production fin novembre. "Qu'un responsable iranien dise en gros la même chose que les Saoudiens, alors même que ses deux pays sont à couteaux tirés depuis des années, est très inhabituel", a souligné James Williams de WTRG Economics. "C'est vraiment un élément baissier pour les cours du brut".