Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a réitéré une nouvelle fois les préoccupations de son institution quant à la problématique des règles prudentielles définies par la réglementation en vue d'encadrer l'activité bancaire dans le pays. Lors de la présentation du rapport annuel de la banque des banques, qui a eu lieu, hier, en séance plénière à l'Assemblée populaire nationale, Laksaci est revenu sur les difficultés rencontrées par les banques matière de respect desdites règles prudentielles conformément à la réglementation en vigueur. Il affirmera que malgré l'amélioration des services financiers à la faveur de la mise en service de deux nouveaux systèmes de paiement bancaire, la Banque d'Algérie appelle l'ensemble des banques à "recourir davantage aux bonnes pratiques dans l'évaluation des risques de crédits et des risques bancaires, leur gestion et leur maîtrise". Préventif, le gouverneur de la Banque d'Algérie n'est pas à sa première sortie pour avertir sur la nécessité de redéfinir le cadre général permettant aux banques de se soumettre aux règles en question. Ainsi, il importe de préciser que les règles prudentielles régissant l'activité des banques et des établissements financiers ont été énoncées dans la loi N° 91-09 du 14 août 1991, avant que certains termes de la loi en question ne soient modifiés par le règlement N° 95-04 du 20 avril 1995. Dans l'ensemble, le dispositif réglementaire concernant ce volet définit, entre autres, la notion de capitaux propres et la notion de risques encourus, entre autres. Quelques semaines auparavant, le gouverneur de la Banque d'Algérie a soulevé la question des règles prudentielles, en soulevant certaines remarques sur la situation dans laquelle se débattent les banques publiques actuellement. A cet égard, en faisant remarquer qu'une grande partie des crédits à l'économie alloués au secteur privé se concentrent sur un nombre très limité de groupes économiques, Laksaci a invité les banques à ne pas perdre de vue les risques qu'elles encourent. D'autant plus que la situation financière de certains groupes privés ayant bénéficié de crédits importants n'est pas tout à fait prospère. Il importe, toutefois, que certaines banques publiques ont eu déjà à faire face à de telles démêlées avec des gros clients parmi les groupes économiques privés ayant perdu leur solvabilité. En tout cas, il est clair que les groupes privés ne peuvent, en aucun cas, évoluer sans le recours à l'emprunt mais il n'y a que le respect de ces règles prudentielles qui peut mettre à l'abri des éventuels risques les banques et les établissements financiers emprunteurs. En mettant le doigt, encore une fois, sur la problématique du respect des règles prudentielles, il est évident que le gouverneur de la Banque d'Algérie affiche une volonté délibérée à aller de l'avant, et ce, dans la perspective d'aboutir à la mise en place d'un cadre beaucoup plus transparent en matière de la politique de crédits à l'économie. Cette démarche, en tout cas, est d'une importance primordiale au moment où la politique du gouvernement est axée sur l'encouragement de la tendance haussière du volume des crédits à l'économie. Lesquels crédits ayant dépassé les 1 200 milliards de dinars cette année. L'année prochaine, il est attendu à ce que ce volume connaisse une nouvelle croissance. Ainsi, il n'y a qu'une politique de contrôle rigoureuse qui permettrait aux banques de gérer des capitaux de cette envergure et c'est-là que résident les motivations du gouverneur de la Banque d'Algérie en insistant sur le respect des règles prudentielles.