La Banque d'Algérie développera davantage la fonction de contrôle général du système bancaire au courant de l'année 2009. Les autorités monétaires sont prêtes à accorder le feu vert pour l'ouverture des bureaux de change en Algérie. L'objectif étant d'absorber la devise qui circule hors des circuits légaux. C'est ce qu'a annoncé jeudi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors de sa présentation du rapport annuel sur l'évolution économique et monétaire de l'Algérie. Apostrophé lors des débats par les députés, Laksaci a insisté sur le fait qu'à l'heure actuelle, l'Algérie n'a reçu aucune demande d'une quelconque partie pour l'ouverture de ces bureaux. La propagation du marché parallèle de la devise n'est pas, poursuit Laksaci, le résultat d'un laxisme de la part des autorités concernées. Des millions en devises échappent actuellement au Trésor public. Ces millions s'échangent au vu et au su des autorités dans la rue comme au square Port Saïd dans la capitale, dans des restaurants ou carrément dans des locaux connus pour cette activité. Laksaci est revenu sur le placement des fonds algériens à l'étranger. Il précisera, dans ce sens, que notre pays a opté depuis des années pour des placements sûrs et sécurisés. Un choix qui lui a garanti une grande immunité pendant la crise financière. L'intervenant a affirmé que la Banque d'Algérie développera davantage la fonction de contrôle général du système bancaire au courant de l'année 2009. M.Laksaci a souligné l'importance pour les banques et les établissements financiers de s'adapter avant la fin de cette année aux nouvelles exigences concernant le capital minimum défini, en décembre 2008, par le Conseil de la monnaie et du crédit. Ces derniers devraient, selon lui, réaliser un progrès en matière de gestion du risque de liquidité. La Banque d'Algérie avait développé les moyens de contrôle prudentiel global à travers un suivi des banques sur la base des indicateurs de solidité du système bancaire. Par ailleurs, la Banque d'Algérie a installé récemment la commission de stabilité financière et la commission de l'administration qui est chargée de suivre l'élaboration du cadre réglementaire du système de comptabilité financière des banques et établissements financiers. Dans un autre chapitre, le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé que les revenus budgétaires sont passés de 2483,3 milliards de DA au premier semestre 2008 à 1962,6 milliards de DA au premier semestre 2009, soit une baisse de 21%. Cette baisse était due au repli des recettes fiscales pétrolières (-35,4%) dans une conjoncture caractérisée par une augmentation de la fiscalité ordinaire (28,1%). Les recettes fiscales hors hydrocarbures ont, quant à elles, atteint en 2009 un montant total de 723,1 milliards de DA, soit l'équivalent d'une hausse de 28,1% comparativement au premier semestre 2008. Le rapport en question relève, par ailleurs, la hausse des crédits économiques au premier semestre de l'année 2009. Mais les crédits destinés aux PME restent en deçà des objectifs escomptés en dépit des mesures adoptées par les pouvoirs publics, notamment la création de fonds de garantie. Lors de la présentation du rapport sur l'évolution de la situation financière et monétaire de l'Algérie, M.Laksaci a affirmé qu'en dépit de cette réduction, les réserves de change officielles ont atteint 144,32 milliards de dollars à fin juin 2009 contre 143,1 milliards de dollars à fin décembre 2008. Il a ajouté que les exportations d'hydrocarbures ont atteint 19,96 MDS USD au premier semestre de l'année 2009, contre 41,70 MDS Usd durant la même période de l'exercice 2008.