Le secteur de la métallurgie, dont le complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), va connaître le redémarrage incessant de l'un des hauts fourneaux, à l'arrêt depuis juin dernier, c'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le directeur général du groupe Sider, partenaire du groupe ArcelorMittal , M. Ahmed Belabbès qui intervenait lors de l'émission l'Invité de la rédaction de la Chaine III de la Radio nationale. L'hôte de la radio a signalé, lors de cette émission, que la production d'acier du complexe sidérurgique d'El Hadjar qui était de 1 million de tonnes au départ a, depuis, chuté à 600.000 tonnes, " jusqu'à se situer, aujourd'hui, à 300.000 tonnes ", contre une demande nationale des seuls ronds à bétons et fils pour machines, d'environ 4 millions de tonnes. De la révision de l'un des hauts fourneaux de cette usine, il rappelle que celui-ci va commencer à produire " d'ici une semaine " de l'acier à partir duquel seront fabriqués d'autres produits finis. Il précise, ensuite, que la révision, la réfection et la modernisation complète de cet outil n'est, en réalité, prévue que pour octobre 2015 et " qu'en attendant, nous allons tenter de le faire fonctionner du mieux possible ". Concernant la maintenance de ce complexe, M. Belabbès admet que c'est l'ensemble de celui-ci qui, " depuis 2007 à 2008 ", et compte tenu de la situation financière difficile de la société qui en assure la gestion, n'a pas fait l'objet d'un entretien adéquat. Concernant les investissements du repreneur de l'usine (arcelormittal), l'invité signale que ceux-ci n'ont été réalisés que durant les premières années du partenariat, mais depuis 2008, assure-t-il, ceux-ci se sont taris " en dehors de quelques investissements destinés à assurer le fonctionnement des équipements. Il annonce, ensuite, que le programme de développement et de modernisation de 1,5 milliard de dollars retenu pour El Hadjar prévoit de faire passer la capacité de production de celui-ci à 2,2 millions de tonnes/an. Commentant le programme d'industrialisation du pays, le directeur général du groupe Sider revient sur le projet de réhabilitation et d'extension des capacités du complexe d'El Hadjar, d'ici 2017, en indiquant qu'une fois opérationnel celui-ci devrait commencer à produire 1 million de tonnes de " produits plats " et 1,2 million de tonnes de produits " ronds ". Il annonce, d'autre part, que les capacités de ce dernier devraient être renforcées par la mise en service du complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel, dont le lancement des machines, prévu en 2017, permettra de couler 4 millions de tonnes d'acier. M. Belabbès indique encore que le plan de développement de la sidérurgie en Algérie englobe également celui de l'exploitation des importants sites miniers d'Ouenza et de Boukhadra en particulier, " afin, poursuit-il, que leur production puisse se faire en conformité avec les besoins d'extension des capacité d'El Hadjar ". Pour rappel, en 2001, Arcelor Mittal s'offre 70% du complexe d'El Hadjar au dinar symbolique contre 30% d'actions pour l'Etat algérien. Les seuls investissements consentis par le sidérurgiste indien l'ont été au début de la gestion. Les plus-values qu'il tirait n'étaient pas réinvesties mais transférées à l'étranger pour consolider ses positions dans d'autres pays où il était présent. Depuis, le fleuron de l'acier algérien périclite, sa production chute au plus bas, accompagnée de pertes considérables d'argent. Une situation à laquelle vient s'adouber les conflits sociaux et le syndicat qui réclame le départ de l'étranger. Conséquence : les installations se retrouvent dans un état de vétusté avancé. La réfection et la modernisation totales du haut fourneau du complexe sidérurgique est à l'ordre du jour.