Les analystes de Fitch ratings ont recemment fait une étude concernant le rôle des banques tunisiennes dans la région du Maghreb. Dans le secteur bancaire tunisien, les candidats potentiels à l'internationalisation sont donc les 3 banques publiques (STB, BNA, BH) et les 2 banques privées (BIAT, AB) auxquelles pourrait éventuellement être adjointe la BT même si on ne sait pas trop s'il faut la classer comme filiale d'une banque internationale (CIC) ou comme banque privée tunisienne. Les autres candidats à l'internationalisation sont les institutions financières spécialisées dans le leasing ou le factoring, les sociétés de Bourse ainsi que les gestionnaires de fonds d'investissement. Il faut toutefois rappeler l'évidence que les banques tunisiennes sont de taille faible par rapport à leurs homologues maghrébines. Les autorités tunisiennes n'ayant pas cherché à favoriser un rapprochement entre banques tunisiennes (si l'on excepte l'absorption par la STB de la BNDT et de la BDET et par la BNA de la BNDA),le paysage bancaire tunisien ne dispose pas de véritables poids lourds nationaux à même de rivaliser avec leurs pairs maghrébins. Il n'est à cet égard pas inutile de rappeler qu'Attijariwafa Bank ne s'est lancée dans l'internationalisation qu'après avoir atteint une taille critique en fusionnant la BCM avec Wafa Bank. L'acquisition d'un bloc de contrôle d'une banque existante au Maghreb nécessiterait une importante injection de fonds propres pour la banque tunisienne qui l'envisagerait. Cette injection de capitaux venant en sus de celle qui serait d'ores et déjà requise pour apurer le portefeuille de crédits non performants de cette banque, c'est donc un très important effort financier qui devrait être consenti par les actionnaires de cette banque. Dans l'hypothèse d'un rapprochement avec une banque de la région mettant en jeu un échange d'actions, une banque tunisienne ne pourrait prétendre à un mariage entre égaux sauf à renforcer au préalable significativement sa taille. A noter que les banques tunisiennes disposent actuellement de ressources humaines suffisantes en qualité et en quantité pour mener à bien une expansion internationale. De plus, nombre de banques tunisiennes n'ont pas encore achevé la modernisation de leurs systèmes d'information et ne disposent donc pas d'un système d'organisation exportable dans le cadre d'une expansion internationale. Le thème de l'expansion internationale des banques tunisiennes a fait irruption dans le débat national avec la prise de contrôle de la Banque du Sud par Attijariwafa Bank. Depuis lors, aucune avancée significative n'a été enregistrée. En revanche, l'internationalisation est, depuis quelques années déjà, une réalité forte pour le groupe Tunisie Leasing qui a toujours été pionnier sur la scène financière tunisienne. La stratégie de niche adoptée par ce groupe pour son développement au Maghreb et en Afrique subsaharienne présente de bonnes garanties de succès : création (en joint-venture avec Amen Bank) d'une filiale de leasing en Algérie, prise de participation dans le groupe Alios Finance en Afrique et large déploiement international de ses activités de private equity.