" Il faudra observer une pause, et c'est un avis personnel, dans la délivrance d'agréments aux banques étrangères, le temps d'évaluer les besoins réels du marché et le nombre de banques nécessaires dont nous avons besoin. Cette décision n'est qu'un arrêt momentané afin de permettre une meilleure visibilité sur le marché financier national ", disait, il y a quelques jours, la ministre déléguée chargée de la Réforme financière, Mme. Fatiha Mentouri. Une déclaration qui a provoqué des confusions, des inquiétudes et des incompréhensions, notamment de la part des banques étrangères. La place bancaire d'Alger, faut-il le dire, attire de nombreuses banques étrangères. Plusieurs demandes d'agréments attendent le feu vert des autorités. Parmi elles, on citera les deux banques tunisiennes Amen Bank (AB), et la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT), qui préparent depuis plusieurs mois leur installation en Algérie. Une chose demeure certaine, la déclaration du ministre représente, en elle-même, un coup porté à la crédibilité des réformes annoncées. Alors que le marché bancaire en Algérie accuse un retard par rapport au niveau des banques dans le bassin méditerranéen, pour ce qui est de la qualité des services ou le taux de couverture qui ne dépasse pas une agence bancaire pour 30 000 habitants. Les chiffres concernant la scène financière en Algérie indiquent qu'il y a plus de 33 banques ou entreprises financières agréés en Algérie. Cependant, la couverture bancaire en Algérie reste insuffisante, bien loin de celle enregistrée en Tunisie ou au Maroc. L'expert financier spécialisé dans le dossier de la réforme bancaire dans la région du Maghreb arabe, M. Kamil Sari, a considéré que l'institution bancaire en Algérie a besoin de plus de transparence et non pas de fermer plus de banques, surtout que le système bancaire accuse un grand retard par rapport à d'autres pays en voie de développement ne possédant pas les potentialités de l'Algérie. L'expert a expliqué que l'Algérie a marqué un mauvais point après l'arrêt du processus de privatisation du Crédit Populaire d'Algérie. Elle est aujourd'hui entrain de refaire la même erreur, alors qu'il serait préférable de récupérer le retard enregistré dans le processus des réformes bancaires dans le pays. En tout cas, les deux banques tunisiennes AB et la BIAT, semblent inquiétées, et songent même à solliciter une intervention de la Banque centrale de Tunisie auprès de son homologue algérienne pour obtenir une réponse.