Les cours du brut coté à New York ont terminé en hausse avant-hier, soutenus par la volonté affichée des banques centrales chinoise et européenne de soutenir encore plus leur économie et les rumeurs sur une possible réduction de la production mondiale. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, dont c'était le premier jour de cotation, a gagné 66 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 76,51 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 80,36 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,03 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le marché du brut a été aidé par l'annonce d'une réduction des taux d'intérêt de la banque centrale chinoise afin de stimuler la croissance, une mesure qui pourrait in fine conduire à une augmentation de la demande énergétique, a souligné Andy Lipow de Lipow Oil Associates. La banque centrale chinoise a en effet annoncé vendredi une baisse de ses taux d'intérêt, une mesure inédite depuis 2012 qui doit permettre de revigorer la deuxième économie mondiale en net ralentissement. Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a de son côté fait savoir que l'institution était prête à étendre l'ampleur, le rythme et la composition de son programme de rachats d'actifs, notant qu'au vu de la faiblesse des derniers indicateurs, il était devenu essentiel pour la BCE d'agir et de continuer à agir pour ramener l'inflation à proximité de 2%. La perspective de mesures de soutien monétaire supplémentaires en Chine et en zone euro permet aux cours de remonter solidement avant le week-end. Est-ce que ca va durer? Je n'en suis pas sûr, mais cela permet au moins pour l'instant de reléguer au second plan toutes les incertitudes sur la réunion à venir de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a souligné Matt Smitt de Schneider Electric. Les investisseurs ont continué par ailleurs à scruter tous signes et commentaires à l'approche de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) le 27 novembre à Vienne. En dépit de la déroute des cours du brut depuis le début de l'été, les 12 membres du cartel n'ont jusque-là pas manifesté de volonté unanime de réduire leur plafond de production fixé à 30 millions depuis fin 2011 afin de faire remonter les prix. Mais on entend de plus en plus de personnes plaider en faveur d'une diminution de l'offre et les acteurs du marché semblent penser que cela pourrait vraiment devenir une réalité. Ils sont en tout cas moins enclins à parier à la baisse en attendant de connaître l'issue de la rencontre, a relevé Andy Lipow. La Russie (qui ne fait pas partie de l'Opep) a de son côté indiqué vendredi réfléchir à une éventuelle baisse de sa production de brut, la chute des cours réduisant nettement ses recettes budgétaires. Nous n'avons pas de technologies aussi performantes qu'en Arabie Saoudite pour baisser rapidement la production ou l'augmenter, mais nous discutons de cette question et travaillons là-dessus au sein du gouvernement, notamment du point de vue de la rationalité d'une telle mesure, a déclaré vendredi le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, cité par l'agence publique Ria Novosti. En Asie, le pétrole était en hausse dans les échanges matinaux, surfant sur les espoirs des marchés de voir l'Opep surmonter ses divisions internes et limiter la production d'or noir et des données américaines jugées encourageantes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre gagnait 48 cents, à 76,33 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier prenait 32 cents à 79,65 dollars.