Wall Street, confortée par ses nouveaux records et plusieurs signaux encourageants pour la croissance, s'apprête à des séances tranquilles à l'approche des traditionnelles fêtes de Thanksgiving. Au cours des cinq dernières séances, l'indice Dow Jones Industrial Average est monté de 0,99% à 17 810,06 points, un niveau jamais atteint auparavant. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grimpé de 0,52% à 4 712,97 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500, le plus regardé par les investisseurs, a avancé de 1,16% à 2063,50 points, un sommet. "Thanksgiving arrive et, comme d'habitude, devrait atténuer fortement les volumes d'échanges" à la Bourse de New York, prévient-on chez UniCredit. Jeudi est férié et la place financière new-yorkaise ne sera ouverte qu'une demi-journée vendredi. Mais nombre de traders et investisseurs devraient déserter les salles de marché dès mardi après-midi. "En l'absence des courtiers américains, le reste des acteurs du marché sont souvent moins enclins à prendre des positions franches", soulignent les analystes d'UniCredit. "D'un autre côté, en cas de grosse surprise sur un indicateur, le risque d'une réaction forte est exacerbé par les faibles volumes." Une salve de statistiques américaines est en effet attendue au cours des prochaines séances, dont la deuxième estimation sur le Produit intérieur brut des Etats-Unis au troisième trimestre mardi. Seront aussi diffusés mercredi les chiffres sur les commandes de biens durables, sur le moral des ménages, sur les ventes de maisons et sur les revenus et dépenses des particuliers.
Coups de pouce monétaires Même s'il est difficile de se prononcer sur l'évolution des indices au cours des séances à venir en raison du peu d'échanges attendus, "aucun obstacle ne semble à court terme entraver la tendance haussière", estime Art Hogan de Wunderlich Securities. Les indicateurs moroses sur l'activité économique en Chine et en Europe diffusés récemment ont certes remis en avant les inquiétudes sur la croissance mondiale. Mais "à en croire les résultats meilleurs que prévu des quelques vénérables noms de la grande distribution aux Etats-Unis dont Wal-Mart, Target ou Home Depot", et "le regain de confiance des particuliers", le consommateur américain semble "au rendez-vous et en forme" à l'approche des fêtes de fin d'année, période faste pour les achats, relève Art Hogan. La chute des prix du pétrole, et donc de l'essence, depuis l'été a apporté un coup de fouet certain aux dépenses domestiques autres que l'énergie. Les investisseurs surveilleront donc avec attention la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) jeudi pour voir si le cartel parvient à un accord sur une réduction globale de sa production, ce qui pourrait faire remonter les cours de l'or noir. Les indices de Wall Street continueront par ailleurs, selon Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management, à profiter de coups de pouce monétaires apportés vendredi avec la baisse des taux d'intérêt de la banque centrale chinoise et les déclarations du président de la banque centrale européenne favorables à des mesures supplémentaires de soutien à l'économie. "Les investisseurs n'arrêtaient pas de dire +on en veut plus s'il-vous-plaît+ et les banquiers centraux en Chine et en Europe ont répondu à leurs attentes", estime-t-il. Au vu du "sérieux risque de déflation en Europe" et des "difficultés de la Chine à maintenir son objectif de croissance", c'est "exactement le remède dont on avait besoin".