L'Algérie, qui a toujours eu des relations d'exception avec ses partenaires européens en matière énergétique, rassure, une nouvelle fois, les pays européens. A partir de la capitale portugaise (Lisbonne) à l'occasion de la 9e conférence ministérielle euro-méditerranéenne, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que l'Algérie est résolue à contribuer à l'émergence d'un marché énergétique euro-méditerranéen "dynamique", fondé sur la sécurité de l'approvisionnement et de la demande. La position de l'Algérie de par sa rigueur dans le respect des engagements et des accords a fait d'elle un partenaire privilégié de l'Europe. Toutefois, le marché de l'énergie a beaucoup évolué et les opérations ne se limitent plus à vendre les produits énergétiques. L'investissement est devenu primordial d'autant que la technologie n'est plus le monopole de certaines firmes internationales. D'où cette précision du ministre des Affaires étrangères. L'ambition de l'Algérie est que le partenariat euro-méditerranéen dans ce domaine, portant également sur la sécurité de la demande, "permette d'aller au-delà des simples opérations commerciales pour participer, dans le cadre d'investissements croisés, à la réalisation d'infrastructures énergétiques, de part et d'autre de la Méditerranée". C'est sans conteste le volet le plus important qui doit être développé. Un aspect permettant à la compagnie nationale des hydrocarbures de faire son entrée sur le marché européen. La France a déjà fait le premier pas en autorisant la Sonatrach de vendre directement 1 milliard de mètres cubes de gaz sur son marché dans les prochaines années. Avant le lancement du processus euro-méditerranéen, a-t-il rappelé, l'Algérie avait parié sur l'Europe en procédant notamment à des investissements massifs dans le domaine énergétique destinés à sécuriser l'approvisionnement régulier du marché européen en gaz, indiquant que les investissements se développent de "façon remarquable". Affirmant que les relations de l'Algérie avec l'Europe, scellées par l'accord d'association, se développent "harmonieusement" dans le cadre d'une feuille de route élaborée conjointement avec le partenaire européen, M. Medelci a estimé que la troisième session du Conseil d'association, qui aura lieu en février 2008, "confirmera" cette tendance et ouvrira d'autres perspectives "fructueuses" pour le partenariat. "Néanmoins, le partenariat européen est sujet parfois à de multiples pesanteurs", a souligné le ministre des Affaires étrangères. Ce dernier a affirmé que ce partenariat a besoin d'être "approfondi et enrichi" pour "le hisser au niveau des enjeux réels qui se posent à notre région"."Si ces défis sont multiples, il n'en demeure pas moins que, pour être efficace, notre partenariat doit se focaliser sur un nombre réduit d'actions prioritaires de coopération dans la sphère économique notamment", a-t-il précisé. Les efforts de l'Algérie se poursuivent. La dernière proposition en date concerne la tenue d'une conférence ministérielle consacrée à la problématique du développement, considérant que le Processus de Barcelone "y gagnerait en relevance, en visibilité et en co-appropriation". La discussion autour du processus de Barcelone est ainsi enclenchée. Sur un autre point, le ministre a relevé, qu'en dépit des aspirations au rapprochement, "ce sont des pratiques restrictives en matière de circulation de personnes qui sont encore développées ici et là, vidant de son sens dans la réalité les objectifs du Processus de Barcelone visant à rapprocher les deux rives de la Méditerranée". Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a noté, qu'en dépit des efforts des pays membres de cet espace euro-méditerranéen, le Moyen-Orient demeure "toujours" un foyer de tension "particulièrement préoccupant" en raison notamment, a-t-il expliqué, "de l'injustice historique que continue de subir le peuple palestinien". "Aujourd'hui, nous sommes interpellés car une occasion nous est offerte pour arriver à une solution globale et durable et l'initiative arabe de paix de Beyrouth, confirmée en juillet à Riyad, est aujourd'hui suffisamment connue et a reçu le soutien de la communauté internationale, en particulier de l'Union européenne", a-t-il rappelé.