L'opérateur téléphonique français Orange (ex-France Télécom) aurait proposé à Mobilis de prendre une participation dans son capital, mais l'opérateur mobile public algérien a refusé; cette information a circulé ces derniers jours sur les sites d'information et les réseaux sociaux. S'agit-il d'une information ou juste d'intox ? Pour la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, l'Algérie "n'a reçu aucune proposition concrète" de l'opérateur téléphonique français Orange pour pénétrer le marché algérien. La ministre qui s'exprimait dans un entretien accordé à l'APS a déclaré " : jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucune proposition concrète de la part de l'opérateur Orange pour rentrer dans le marché de la téléphonie en Algérie". Mme Derdouri a rappelé que l'opérateur Orange avait émis le vœu aux autorités algériennes d'intégrer le marché national dans le cadre d'une collaboration avec certains opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie. "Nous leur avions dit (aux responsables d'Orange) que nous ne sommes pas fermés à la discussion et qu'ils devraient faire des propositions", a-t-elle ajouté, expliquant que "le fait d'accepter ou de ne pas accepter ne peut se décider que sur la base d'une proposition". "Nous n'avons jamais refusé la discussion ni avec Orange ni avec d'autres opérateurs", a-t-elle dit. Orange, anciennement France Télécom, est une entreprise présente dans plusieurs pays du monde. Implanté dans 21 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, Orange ambitionne d'accéder au marché téléphonique algérien considéré comme l'un des plus importants du continent avec un parc en constante augmentation qui a atteint en 2013 quelque 39,5 millions d'abonnés à la téléphonie mobile que partagent, outre l'opérateur public Mobilis, deux autres opérateurs en l'occurrence Ooredoo et Djezzy. Orange cherche à pénétrer le marché algérien depuis plusieurs années. Au début des années 2000, l'opérateur français ne croyait pas beaucoup au potentiel du marché algérien du mobile. Il a raté les deux licences attribuées à Orascom Telecom (Djezzy) et Wataniya Telecom (Nedjma devenue Oeredoo). À la recherche de relais de croissance en dehors de ces pays traditionnels en Europe, Orange est particulièrement intéressé par le marché algérien. Mais les opportunités sont rares, voire inexistantes.
Vodafone intéressé par le marché algérien Le groupe de télécommunication britannique Vodafone a exprimé son intérêt pour accéder au marché de la téléphonie en Algérie, c'est du moins ce qu'a fait savoir la ministre au journaliste de l'APS. Déjà présent sur les marchés téléphoniques de plusieurs pays du monde, dont en Afrique, " Vodafone cherche à s'implanter en Algérie ", a indiqué la ministre qui précise que l'Algérie " discute " avec tout opérateur qui " émet des propositions " pour accéder au marché téléphonique local.
Ouverture du marché à la concurrence L'ouverture du secteur à la concurrence figure en bonne place parmi les priorités des pouvoirs publics pour les années à venir, car il s'agit d'une phase nécessaire pour améliorer les perspectives de croissance de ce marché et adapter les services offerts en fonction des besoins des clients et des évolutions permanentes de ce secteur. "Actuellement, il n'existe en Algérie qu'un seul opérateur de téléphonie fixe, en l'occurrence Algérie Télécom (AT, public). Nous voulons créer de réelles conditions de concurrence en installant un ou plusieurs autres opérateurs pour le fixe ", avait affirmé le 09 septembre dernier Mme Derdouri. La ministre avait même évoqué la possibilité d'accorder de nouvelles licences à d'autres opérateurs qui veulent accéder au marché de la téléphonie mobile, actuellement disputé entre seulement trois concurrents, à savoir Mobilis, Djezzy et Ooredoo.
Le point d'échange internet GIX opérationnel début 2015, en Algérie Le fameux Global Internet Exchange (Point d'échange Internet) ne verra pas le jour de sitôt. Alors annoncé pour la fin de l'année écroulée, ce projet tarde à voir le jour. Toutefois, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, a fait savoir que le point d'échange internet ou GIX (Global Internet Exchange) permettant une interconnexion directe entre les fournisseurs algériens d'accès au web sans passer par des réseaux étrangers, sera opérationnel au début de l'année 2015. "Le GIX est prêt. La formation dans ce sens a été effectuée et nous espérons le lancement effectif de cette technologie au début de l'année 2015", a indiqué Mme Derdouri dans cet entretien. Elle a précisé que les cahiers des charges, "qui sont également prêts", concernent tous les opérateurs qui font du trafic internet comme ceux de la téléphonie mobile (Mobilis, Ooredoo et Djezzy) de la téléphonie fixe (Algérie Télécom) et des FAI (fournisseurs d'accès à internet). La mise en place du GIX en Algérie, qui avait été annoncée il y a une année par Mme Derdouri, devra permettre un gain économique "extraordinaire" et des "avantages" dans le temps de latence (temps de réponse réduite au maximum entre deux internautes connectés) ainsi que dans la bande passante. Ce point d'échange sera administré par l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT). Le point d'échange Internet au niveau local se fait sans coût supplémentaire. Le trafic passant par un point d'échange n'est pas facturé alors que les flux vers le fournisseur de trafic à l'étranger du fournisseur d'accès à l'Internet le sont. L'interconnexion directe, souvent localisée dans la même ville, évite que les données n'aient à changer de ville, voire de continent, pour passer d'un réseau à un autre, ceci permet de réduire le temps de latence. Elle permet aussi le transfert des données de façon illimitée et gratuite, améliorant ainsi considérablement la bande passante entre clients de deux FAI voisins. Le GIX est une infrastructure physique permettant aux différents fournisseurs d'accès Internet d'échanger du trafic Internet entre leurs réseaux de systèmes autonomes grâce à des accords mutuels. Par définition, les IXP (Internet Exchange Point) sont des emplacements où les FAI se relient les uns aux autres pour échanger le trafic local.
Le déploiement de la 3G en Algérie est "satisfaisant" Au sujet du déploiement de la téléphonie mobile 3G en Algérie, la ministre a exprimé son satisfecit. "Le déploiement progressif de la 3G, depuis la date de son lancement effectif en décembre 2013 dans le pays, est satisfaisant", a précisé Mme Derdouri. Elle a expliqué que l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) a pu constater que les opérateurs ont avancé dans le déploiement de la 3G à travers les wilayas programmées pour la première année. Interrogée sur des insuffisances constatées chez certains opérateurs dans leurs prestations de service, la ministre a indiqué que "nous ne pouvons pas exiger des opérateurs de fournir un service parfait une année seulement après le lancement de cette technologie". "Il y a un constat de petites perturbations qui vont disparaitre avec le temps", a-t-elle ajouté. Concernant le bilan chiffré de la 3G après une année d'existence, elle a indiqué que les résultats seront annoncés à la fin décembre de 2014.
La certification électronique va "bouleverser" l'économie algérienne Sur un autre sillage, la ministre a indiqué que " la certification électronique permettra l'instauration d'un climat de confiance propice à la généralisation et au développement des échanges électroniques entre tous les utilisateurs dans les domaines du e-commerce et e-banking par exemple ". Le projet de loi sur la signature et la certification électroniques est en cours d'examen à l'Assemblée populaire nationale (APN). Elle a précisé que ce climat de confiance se matérialise par la mise en place d'un schéma de confiance national devant garantir la prise en charge des exigences de sécurité, de disponibilité, de contrôle, d'interopérabilité et de flexibilité. Mme Derdouri a relevé qu'en cas d'adoption de ce projet de loi, les textes d'application de la certification électronique doivent être élaborés et les équipements nécessaires acquis. "Ces étapes nécessiteront au minimum deux ans et demi à partir de la date de promulgation de la présente loi", a-t-elle dit. La ministre a indiqué, en outre, que la certification électronique "existe déjà en Algérie notamment dans les échanges interbancaires à travers, par exemple, l'utilisation des cartes magnétiques". "La certification électronique se fait actuellement avec des partenaires étrangers", a-t-elle expliqué, soulignant que l'Algérie ambitionne de mettre en place, dans ce schéma de confiance national, une certification électronique "maîtrisée et contrôlée" par des Algériens. "Il y a des Algériens qui sont en mesure de garantir la sécurisation totale des échanges électroniques dans le pays par l'intermédiaire de la certification électronique", a conclu Mme Derdouri.