Il n'y aura pas de réunion des ministres des Finances de la zone euro aujourd'hui à Bruxelles pour discuter de la situation de la Grèce, a annoncé le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué. Il n'y aura pas de réunion de l'Eurogroupe ce lundi 6 février 2012. Une réunion de l'Eurogoupe pourrait être programmée plus tard dans la semaine, a indiqué M. Juncker, précisant que si tel est le cas, les représentants des médias en seront informés en temps utile. Une source proche de l'Eurogroupe avait indiqué que la réunion d'aujourd'hui n'aurait pas lieu, ce qui laisse penser que les discussions entre Athènes et ses créanciers risquent fort de ne pas aboutir ce week-end. Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, avait en effet affirmé, selon la télévision publique Net, que les négociations du pays avec la troïka de ses créanciers pouvaient être conclues, hier soir, en vue d'une réunion de l'Eurogroupe aujourd'hui. Mais ces négociations s'avèrent très difficiles a déclaré auparavant le porte-parole du gouvernement grec, Pantélis Kapsis, en raison notamment des demandes de la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) en faveur d'une baisse des salaires dans les entreprises et des retraites complémentaires. Quant à un accord d'Athènes avec ses créanciers privés, il est à portée de main, a assuré Amadeu Altafaj, le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, tout en reconnaissant que la négociation était très complexe. Le patron de Deutsche Bank, Josef Ackermann, a lui aussi affirmé qu'un accord était très proche, ajoutant toutefois que c'était une question de jours ou de semaines. La difficulté tient notamment au fait que le bouclage de cet accord portant sur une décote de 50% de la valeur nominale des obligations détenues par les créanciers privés de la Grèce, est conditionné à celui entre Athènes et la troïka. L'accord avec les créanciers privés porte sur l'effacement de 100 milliards d'euros de dette grecque, celui avec la troïka sur l'octroi d'une aide nouvelle de 130 milliards d'euros d'ici 2015. Mais une rallonge de 15 milliards d'euros par les créanciers publics a été évoquée pour permettre de ramener la dette grecque à 120% du PIB, comme le souhaite le Fonds monétaire international. Avant de délier les cordons de la bourse, la troïka exige que les partis représentés dans le gouvernement grec de coalition s'engagent sur des mesures d'ajustement structurel, au-delà des élections générales anticipées prévues ce printemps. Le temps presse pour Athènes, qui doit rembourser 14,5 milliards d'euros de prêts le 20 mars, faute de quoi le pays sera en cessation de paiement.