Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a affirmé, avant-hier à Alger, que l'Algérie était prête à transférer son expérience dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture aux pays arabes qui connaissent un déficit en la matière. Il a précisé lors d'une conférence de presse conjointe avec le Secrétaire général de l'Union arabe des producteurs de poissons, Mahmoud Radi Hocine, que "l'Algérie a des capacités à échanger avec ses homologues arabes d'autant que certains pays ont sollicité son aide". Plusieurs pays arabes ont demandé à l'Algérie, durant cette conférence, de les accompagner dans l'élaboration des statuts et l'organisation du secteur, ajoute M. Ferroukhi. Selon le ministre, la rencontre de deux jours à laquelle prennent part nombre de ministres arabes, permettra de créer un holding arabe des poissons, présenter un projet de création d'un conseil arabe de richesse halieutique et définir une plate-forme de réforme des statuts de l'Union arabe des producteurs de poissons. Cette rencontre, a-t-il ajouté, vise à promouvoir l'échange commercial interarabe à la lumière d'un surplus de production de poisson dans certains pays arabe susceptible de couvrir la consommation arabe. L'approche algérienne visant à réaliser un développement durable dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture repose, selon le ministre, sur l'effort national et des conditions favorables au développement de la production en encourageant les investisseurs arabes à transférer leur expérience au profit de l'Algérie et apporter les nouvelles techniques. Le SG de l'Union arabe des producteurs de poissons, Mahmoud Radi Hocine a précisé que le holding arabe des poissons associerait les deux secteurs public et privé avec pour mission d'encourager les investissements arabes. Par ailleurs, le ministre a appelé au renforcement de la coopération interarabe dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture ainsi qu'au développement des échanges commerciaux et des investissements. Le ministre a exhorté les pays arabes à orienter leurs politiques de développement vers l'exploitation rationnelle des ressources halieutiques et l'amélioration des conditions de vie des pêcheurs. M. Ferroukhi a affirmé que l'Algérie ouvre les portes pour un partenariat interarabe dans le cadre du quinquennat 2015-2019 qui prévoit notamment la réhabilitation et la modernisation de 2.500 de bateaux de pêche, la réalisation de 350 projets dans l'aquaculture en plus du lancement de plus de 1.000 projets dans les activités de fabrication d'équipements. Le plan quinquennal pour les cinq prochaines années, rappelle le ministre, sera centré sur la promotion de toutes les filières de la pêche et de l'aquaculture ainsi que l'amélioration de la situation du marché local en diversifiant ses sources d'approvisionnement notamment par la production locale. Sur un autre plan, le ministre a plaidé pour la création d'un réseau arabe regroupant des centres de recherches et de développement afin d'encourager l'échange d'expériences et de valoriser les résultats de la recherche, et l'établissement d'un cadre arabe pour la coordination entre ces pays en vue de mettre en œuvre les recommandations issues des différentes rencontres organisées au niveau régional. Il a ajouté dans ce sens que les pays arabes devraient développer leurs infrastructures de formation pour une meilleure maîtrise des technologies. Le 5e congrès arabe sur l'investissement et l'exploitation des ressources halieutiques et la sécurité alimentaire auquel participent des ministres et experts des différents pays arabes vise à chercher les voies d'une coopération interarabe pour une exploitation rationnelle des ressources halieutiques. Ses objectifs rejoignent les principes de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le plan du secteur de la Pêche et des ressources halieutiques à l'horizon 2020 en faveur du développement durable des ressources et des écosystèmes. L'Algérie avait abrité la première édition de ce rendez-vous en 2001, rappelle-t-on.