Le FLN se dirige vers la tenue d'un congrès extraordinaire qui aura lieu, très probablement, au lendemain des élections locales du 29 novembre prochain. Cette éventualité a été avancée il y a deux jours par le député de la wilaya de Bouira, M. Mohamed Seghir Kara, qui est également vice-président à l'Assemblée nationale populaire (APN). Ce dernier qui s'exprimait lors d'un meeting entrant dans le cadre de la campagne électorale, a déclaré que : " la tenue de ces assises extraordinaires est plus que probable afin d'écarter tous ceux qui cherchent à porter atteinte au FLN et au prestige du secrétaire général de l'instance exécutive du parti, M. Abdelaziz Belkhadem ". M. Kara, faisant allusion au mouvement de contestation caractérisé par des appels pour le départ de l'actuelle direction nationale du parti, indique qu'il est l'œuvre de gens qui se sont présentés sur des listes électorales d'autres formations politiques. Il note la présence au sein de ces contestataires d'éléments qui ont déjà pratiqué l'exclusion et la marginalisation des militants. Ces gens se positionnent aujourd'hui contre les principes du parti et contre le programme du président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika.Les propos du vice-président de l'APN sont interprétés comme une réaction à tout ce qui se dit au sujet de la grogne qui secoue l'ex-parti unique, c'est-à-dire que l'heure n'est pas à la reconstruction du parti, mais qu'il faut partir de ce qui est, à savoir procéder à l'assainissement des rangs et au rejet des formes routinières et des affrontements récurrents qui minent le parti depuis mars 2003. Ce type de réaction permet de mieux identifier les maux internes qui rongent les structures du parti.Le FLN, en tant que première force politique du pays, est dans l'obligation de se redéfinir et de réinventer son propre espace organique et politique pour mieux s'engager dans le pluralisme politique.Nombre d'observateurs estiment que le moment est opportun pour le FLN de procéder à une grande toilette et à une meilleure prise de conscience quant à son avenir. L'un des enjeux de cette bataille est la réappropriation militante souvent laissée entre les mains de cadres pratiquant de mauvaises méthodes à ciel ouvert et aux effets d'une participation passive aux politiques d'exclusion. Les mêmes sources soulignent que pour atteindre cette démarche d'assainissement des rangs, il est nécessaire pour le FLN de s'engager sur le véritable sujet de la lutte de transformation organique à l'intérieur de ses structures. Les militants authentiques existent et les combats récents montrent qu'ils ne sont pas prêts à se laisser enterrer sans réagir. Mais comment, comme l'a souligné M. Mohamed Seghir Kara, ne pas remarquer que les affrontements et les mises en cause sont aussi le fait de groupes extérieurs au FLN et qui vont jusqu'à revendiquer le départ de l'instance exécutive. En tous les cas, il semble que l'actuelle direction est en train de s'attacher à en définir l'actualité. Ce qui implique, selon certains membres du Conseil national du FLN, d'analyser les liens où se forme la domination des authentiques militants. A défaut de tels efforts, la crise de l'ex-parti unique s'aggravera et profitera aux intrus, indique un autre membre du parti.