Qui n'a pas entendu parler de l'après-pétrole Qui n'a pas remarqué que l'après-pétrole reste encore le pétrole? Aussi, nombre de personnes et de personnalités interrogées ne s'inquiètent même pas. Un jour ou l'autre, le pétrole remontera comme avant, comme toujours. On dira encore qu'il faut bien améliorer les conditions de vie des individus, surtout pour les députés, qui courent après toutes les indemnités possibles. Et pourtant, l'essence, dit-on, de la société n'est pas de satisfaire de façon illimitée des choix individuels, mais de respecter le potentiel et des possibilités des besoins et des intérêts collectifs. On dit également qu'il ne faudrait pas élargir la gamme des choix de la génération actuelle au détriment des générations futures. En exploitant à fond les hydrocarbures, on oublie que l'on ne doit pas sacrifier le futur sur l'autel du présent. Nous n'avons pas le droit de ne penser qu'à nous et nous n'avons pas le droit de considérer que tout nous appartient alors que les générations futures doivent trouver leurs parts. Si nos pères avaient tout donné et tout consenti aux puissances étrangères juste pour qu'ils en reçoivent le prix pour assurer leur présent, qu'en serait-il resté pour nous les actuelles générations ? Ils sont nombreux ceux qui ne pensent qu'à leur présent, ils sont également nombreux ceux qui pensent à l'avenir de leurs enfants en expatriant leurs " biens " acquis grâce aux positions de pouvoir, mais que diront de nous les générations futures quand elles se trouveront démunies de ressources ? Pour ce qui concerne les visions des pays étrangers, faudrait-il faire comme si les positions des grandes puissances pour ce qui nous concerne ne sont pas centrées sur leurs intérêts exclusifs ? Les pays tels que le nôtre sont approchés pour ce qu'ils peuvent donner aujourd'hui, sans tenir compte de ce qu'ils devraient être capables de donner demain pour leurs générations futures. Ce sont les intérêts économiques qui font se mouvoir les pays occidentaux qui se réveillent lorsque leurs intérêts sont en péril, ou risquent de l'être même dans le long terme. Ils ne prennent pas de risques et préfèrent prendre leurs devants bien avant que la menace ne commence à se dessiner. Bien en avance pour éviter " les mauvaises surprises ", ils tentent de reconfigurer politiquement la région en question y compris par les moyens de déstabilisation que sont les moyens de guerres internes provoquées à dessein. Cela fait longtemps qu'ils ont fait un diagnostic pour savoir dans quelles conditions leurs intérêts sont mieux garantis, à savoir s'ils ont besoin d'une vie apaisée ou en effervescence et de pays stabilisés ou en proie au chaos. Quand la remise en cause de leurs intérêts risque de devenir une évidence, ils revoient leurs positions et abandonnent ceux qu'ils parrainaient hier dans ces pays. Ils sont toujours là et continueront à l'être en appuyant ceux qui continueront à être au pouvoir ou qu'ils seront les nouveaux pouvoirs. Sur le plan du discours, l'Europe plus particulièrement affirme qu'elle a intérêt à ce que soient créées les conditions de la stabilité des pays africains et également des pays arabes. Les intérêts sont liés aux objectifs économiques et également aux questions de sécurité. L'immigration clandestine est devenue un enjeu de pouvoir dans un contexte où les pouvoirs en place en Europe se lancent dans la surenchère extrémiste pour enlever les voix électorales aux partis extrémistes. Qui ne sait pas que l'ouverture du marché intérieur aux produits à bas prix concurrencerait ainsi les produits fabriqués localement, amènerait la fermeture ou la délocalisation des entreprises locales, ferait augmenter le chômage local ? La mondialisation portée par une concurrence exacerbée provoque la ruine et la fermeture des entreprises des pays en développement alors qu'une guerre sur le plan militaire provoque la destruction des entreprises industrielles. L'effet est donc pratiquement le même. L'Afrique et les pays en développement, les pays arabes par exemple, ont besoin de développement et voudraient que s'établisse une politique internationale d'échanges créatrice d'emplois durables et non pas de confrontations sous forme de concurrence. A chaque grande manifestation économique internationale, c'est le même discours portant les mêmes revendications, et c'est la même réponse fournie par les pays interpellés. Des discours portés par ce type de revendications ont été à maintes fois prononcés par les pays en développement sous forme d'appel à l'aide et n'ont reçu de la part des pays industriels que des promesses. Or il y a des urgences qui s'expriment de la part de tels pays. Devant l'accroissement inévitable du chômage et du risque de mouvements sociaux qui tendraient vers la violence, qui donneraient éventuellement des argumentations supplémentaires au terrorisme qui ne manquerait pas l'occasion de faire des campagnes de recrutement pour renouveler ses effectifs et donc aggraver la situation de sécurité et d'instabilité . Il y a également des risques d'effondrement des industries que ces pays ont mises en place au prix d'un endettement important et donc les risques de faillite des entreprises avec leur inévitable cortège de licenciements et de perturbation sur le front social. De tels pays devraient être aidés à protéger leur marché intérieur. Des zones africaines de libre-échange ? Plutôt une zone africaine de libre-échange des produits importés d'ailleurs et vendus sur le marché intérieur zfricain et non pas des produits fabriqués en Afrique même. Il n'y aurait ainsi que les pays en développement à ne pas protéger leur marché intérieur. Quand bien même qu'il y ait des accords internationaux tendant à l'ouverture des marchés intérieurs, le patriotisme économique prendrait fatalement le pas sur le sacrifice des engagements internationaux. Quand on dit patriotisme économique, ce sont les pays riches qui y ont recours, alors que ce sont les pays en développement qui nécessitent d'y faire recours. De quelle coopération ont besoin les pays africains ? Il faudrait bien poser tous les termes de l'équation. On se rappelle de la concertation au sein des pays de l'alliance pour opposer un front au textile chinois, au point même de vouloir exiger des Chinois qu'ils alignent leurs normes sociales sur celles des pays occidentaux.