Les prix du pétrole se repliaient hier matin en Asie dans de faibles volumes d'échanges dus aux congés de fin d'année mais le mouvement était limité par une révision en forte hausse du produit intérieur brut (PIB) américain. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février cédait 34 cents, à 56,78 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance abandonnait 31 cents à 61,38 dollars. La chute du baril de brut, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis la mi-juin en raison d'une offre surabondante, s'est accentuée après la décision en novembre de l'Organisation des pays exportateurs de Pétrole (Opep) de ne pas réduire son plafond de production lors de la dernière réunion du cartel. Toutefois le cours du baril de brut enchaîne à New York des journées de nettes hausses en cette fin d'année sous l'effet notamment d'indicateurs encourageants aux Etats-Unis, premier consommateur de brut. Le WTI est encore monté mardi après la révision à la hausse de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre, au plus haut depuis onze ans, dopée par la consommation, selon la troisième estimation du département du Commerce. Le PIB des Etats-Unis a augmenté de 5% en rythme annualisé de juillet à septembre, ce qui représente une révision en hausse de 1,1 point de pourcentage par rapport à la 2è estimation (3,9%). C'est le rythme d'expansion le plus fort depuis le 3e trimestre 2003. La veille, les cours du pétrole ont rebondi mardi à New York, dans un marché plutôt incertain qui a profité de bons chiffres sur le produit intérieur brut (PIB) américain pour s'orienter dans le vert. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a pris 1,86 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 57,12 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 61,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,58 dollar par rapport à la clôture de lundi. Depuis plusieurs séances, le prix du baril de brut enchaîne à New York des journées de nettes hausses. Mardi, au lendemain d'un fort déclin, il a poursuivi cette évolution incertaine en se redressant après une franche révision à la hausse du PIB américain pour le troisième trimestre, témoignant d'une croissance de 5%. "Le PIB américain a certainement apporté un peu de soutien au marché", en laissant espérer une hausse de la demande, a jugé John Kilduff d'Again Capital, mais "la hausse est surtout due à des investisseurs qui misent sur un rebond technique, alors que les cours ont déjà beaucoup baissé lors des dernières semaines". "Après les bons chiffres sur l'économie, et vu que des investisseurs parient sur un rebond à court terme des cours, on pourrait assister à une hausse au-dessus des 60 dollars, probablement pas aujourd'hui, mais à plus long terme", a également commenté Bob Yawger, de Mizuho Securities. La chute du baril de brut, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis la mi-juin, s'est accentuée après la décision en novembre de l'Organisation des pays exportateurs de Pétrole (Opep) de ne pas réduire son plafond de production lors de la dernière réunion du cartel. "Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 20, 40, 50 ou 60 dollars, il n'est pas pertinent" de réduire l'offre, a encore déclaré Ali al-Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole, dans un entretien à la revue spécialisée Middle East Economic Survey (MEES) publié lundi. Ces déclarations, venues s'ajouter à des propos actuellement presque quotidiens en ce sens de responsables de l'Opep, n'ont toutefois guère affecté les cours, par ailleurs soutenus par une annonce de la Libye sur la baisse de son offre d'or noir à cause de combats dans les régions productrices. La Libye prévoyait de redresser sa production à 1 million de barils par jour en 2014, ce qui inquiétait les opérateurs alors que l'offre d'or noir mondiale est surabondante. Selon Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, cette annonce a moins joué pour la stabilisation des prix du pétrole que la faiblesse des volumes d'échanges à la veille des fêtes de fin d'année. "L'annonce venant de Libye a au final peu joué sur les cours et elle ne fait pas, au demeurant, le poids face aux propos de l'Arabie Saoudite militant pour un prix du baril faible. Nous sommes dans une période d'accalmie du marché, il n'y a aucun mouvement significatif à attendre au cours des 10 voire 15 prochains jours", a-t-il précisé. Signe que le marché reste sous la pression d'une offre surabondante, le groupe américain Continental Resources a annoncé une nouvelle baisse de ses investissements, diminués de près de leur moitié, et a réduit ses prévisions de production. Le marché attend désormais la publication des stocks hebdomadaires de pétrole brut aux Etats-Unis par le département de l'Energie, prévue mercredi matin. La semaine dernière, ils avaient moins baissé que prévu.