Les consultations algéro-européennes en vue de finaliser le mémorandum d'entente pour un partenariat stratégique sur l'énergie reprendront en janvier prochain, tandis que le commissaire européen au Commerce, M. Peter Mandelson, se rendra en décembre à Alger pour discuter la mise en œuvre du volet commercial de l'accord d'association et du soutien de l'UE à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, selon des informations venant de la capitale belge, reprise par l'APS. Le commissaire européen, dont c'est la première visite en Algérie, s'entretiendra avec des responsables algériens, notamment de la mise en œuvre du volet commercial de l'accord d'association UE-Algérie, des modalités "concrètes" de soutien de l'UE à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce et de l'ouverture du chapitre services. M. Mandelson a convenu de cette visite lors des entretiens qui se sont déroulés "dans une bonne atmosphère" le 22 octobre dernier à Lisbonne avec le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, rappelle-t-on. S'agissant du volet énergétique, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, avait annoncé au terme de sa visite de travail vendredi à Bruxelles, que la finalisation du mémorandum interviendra probablement en 2008, ou "un peu après". Ce mémorandum, d'une valeur symbolique et politique, vise à cadrer les grands principes qui présideront à la coopération énergétique entre l'Algérie et l'UE à long terme, au bénéfice des deux parties. D'autres questions de coopération énergétique restent cependant en suspens, bien qu'au niveau du dialogue politique, des rapprochements ont été opérés. L'Algérie a renoncé en juillet dernier à la clause de destination finale qui faisait obligation aux importateurs européens de gaz algérien de ne pas revendre en l'état ce produit, ou à la limite de rétrocéder une part des bénéfices qui résulterait de cette revente. L'UE, au motif d'encourager la concurrence pour faire baisser les prix, a remis en cause cette clause. En contrepartie de cette concession, mais il n'y a pas encore d'accord formel à cet effet, l'UE ouvrirait le marché européen de la distribution de gaz aux entreprises algériennes. En outre, l'Algérie attend la finalisation du projet d'une loi européenne qui limite, voire interdit, aux entreprises détenues majoritairement par un seul opérateur privé ou public, comme Sonatrach, d'être à la fois exportateur et distributeur de gaz et d'électricité en Europe. L'UE a, en principe, assuré l'Algérie qu'elle ne serait, en tout état de cause, concernée par ces restrictions, au nom de la réciprocité, en raison de la large ouverture de son marché des hydrocarbures à l'investissement européen. Cette loi ne fait pas l'unanimité des grands pays membres de l'UE, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, dont les grandes entreprises énergétiques sont elles-mêmes très concentrées, et assurant ainsi simultanément les fonctions de transport et de distribution. Le sommet des chefs d'Etats et de gouvernement de l'UE tranchera en décembre prochain sur cette directive qui viserait, selon des observateurs, le géant russe Gazprom. De son côté, la partie algérienne a fait valoir qu'il est important de rendre, prioritairement, les pourparlers bilatéraux "plus productifs" et "intégrant plus d'efficacité". En clair, l'Algérie "évalue l'intérêt qu'elle retire de la coopération contractuelle avec l'UE à l'aune du soutien concret que lui fournit l'Europe, et non pas des bonnes intentions affichées", selon les termes d'un observateur algérien. Une source proche du dossier évoque également le non-respect de l'engagement pris par l'UE de soutenir l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. La même source note, toutefois, qu'après la nouvelle proposition révisée faite par l'Algérie à l'OMC sur les services et "la mise à plat" consubstantielle des contentieux algéro-européens, le dossier repart sur des bases normalement assainies.