Cette semaine sera exclusivement littéraire au Centre culturel français d'Alger. Après l'inédite pièce, autour de l'une des œuvres phares de Mouloud Feraoun, Le fils du pauvre programmée, hier, dans son chapitre spécial, “ Théâtre et Passerelle”, le Centre culturel français ouvre, durant toute la semaine d'autres horizons littéraires propres au Maghreb. Dans la pièce Une passerelle autour de Mouloud Feraoun : Le Fils du pauvre, les rôles ont été assurés entre autres par le chanteur Salah Gaoua, les comédiens Magali Bonat et Sylvain Bolle-Reddat, ainsi que le musicien Zami. Qui n'a pas été touché par les propos aussi simples que vigoureux d'un Fouroulou qui raconte au chapitre 7 du roman, Le fils du pauvre son entrée à l'école “Je me souviens, comme si cela datait d'hier, de mon entrée à l'école. Un matin, mon père arriva de la djemaâ avec un petit air mystérieux et ému. J'étais dans notre cour crépie à la bouse de vache, près d'un kanoun où se trouvait une casserole de lait. Ma mère venait de rentrer à la maison... ”. Réminiscences d'un gosse, fils unique, élevé dans la chaleur de l'amour et les ardeurs d'une tette ingrate. Mouloud Feraoun, aura peint dans son récit presque sociologique, la vie au cœur des ces montagnes rudes, où les plaisirs de gens humbles viennent des partages. Le Théâtre du Grabuge propose, actuellement, des ateliers d'écriture et de chants autour de ce roman d'un réalisme déconcertant. Par la suite, ces ateliers aboutiront à la création d'une Passerelle, lecture musicale et théâtrale, interprétée par les participants aux ateliers et l'équipe du Théâtre du Grabuge dont SOS Bab El-Oued, les étudiants de l'ISMAS de Bordj El-Kiffan, l'association Tarwa De Fatma N'Soumer, des conteurs d'Alger, ... Demain, à partir de 17h, dans son rendez-vous littéraire la section, “ Un auteur, un livre”, le CCF propose une lecture du roman historique algérien avec Adriana Lassel, Lucas le Morisque ; Djamel Souidi, Amastan Sanhaji ; et Abdelaziz Ferrah, ….. L'Histoire romancée qui s'est imposée dans nos univers éditoriaux à partir de l'année charnière, 1988, sera débattue dans sa forme objective et subjective, ses héros et ses ports d'armes, ….avec des romanciers qui ont déjà eu à publier des ouvrages du genre. Toujours dans ce cycle littéraire le CCF propose, pour l'après-midi du jeudi, une rencontre avec les “ Ecrivaines du Maghreb”. La brochette des invités qui seront à cette rencontre appelée, A cinq mains est particulièrement condensée : Leïla Sebbar, Emna Belhaj Yahia, Maïssa Bey, Rajae Benchemsi, Cécile Oumhani.“ Cinq écrivains, cinq femmes qui entretiennent avec le Maghreb un lien d'affection particulier (terre natale ou d'élection), mettent en scène, déclinent et libèrent l'imaginaire de la main : qu'elle soit outil ou figure de violence, de la rupture, de la douleur autant que de la complicité, de l'affranchissement, de l'apaisement ou du désir, ce que la main déploie et dit, c'est toujours la spécificité d'un lien, d'un(e) fil(iation), tissé(e) avec l'autre, quand ce n'est pas avec soi-même…Dans cette chorégraphie orchestrée à cinq mains, il est surtout question de corps, de mémoire, de croyances, d'émotions secrètes et intimes, du temps dont les traces sont déposées au creux des lignes de la main – et ultimement pour nous, converties en lignes d'encre sur la feuille blanche de l'écrivain”. Ouvrage : A cinq mains aux éditions Chèvrefeuille étoilé janvier 2007.