Les investisseurs de la Bourse de Tokyo auront les yeux rivés cette semaine sur les indicateurs américains, notamment le livre beige de la FED, alors que les incertitudes sur la zone euro ont tiré à la baisse le marché japonais au cours de la première semaine de 2015. Vendredi, l'indice Nikkei 225 s'est adjugé 0,18% ou 30,63 points, pour finir à 17 197,73 points, mais l'indice de référence a cédé 1,45% au cours de la semaine. L'indice Topix a terminé en hausse de 0,21% ou 2,91 points, à 1 380,58 points. Il a baissé de 1,91% au cours des cinq premiers jours d'échanges. Le Nikkei a été soumis à une forte pression en raison de ventes massives suscitées par les inquiétudes concernant la zone euro à propos de la déflation et de la situation politique incertaine en Grèce, dont on craint qu'elle ne sorte de l'euro. La baisse des prix du pétrole a également affecté l'humeur du marché. La semaine prochaine, les indicateurs américains donneront le ton à la Bourse de Tokyo, notamment les ventes au détail en décembre et le livre beige de la FED. "Les ventes au cours des vacances américaines ont commencé de manière poussive mais se sont accélérées un peu avant Noël", a indiqué Daiwa Securities, dans une note à ses clients. "Si les ventes au détail sont meilleures que prévu, cela pourrait remonter le moral des marchés américains et japonais". Les chiffres de l'emploi américain qui seront publiés vendredi donneront également une orientation au marché la semaine prochaine, toujours selon la maison de courtage. La séance de vendredi a été très active avec 2,5 milliards de titres échangés sur le premier marché. A la fermeture (06H00 GMT), le dollar évoluait autour de 119,36 yens et l'euro aux environs de 140,96 yens, tous deux en repli par rapport aux premières heures de la matinée. Dans ce contexte défavorable aux affaires des groupes exportateurs nippons, la place tokyoïte a perdu du terrain après avoir démarré sur une franche note positive, dans la foulée des places d'Europe et de Wall Street encouragées par le volontarisme des grandes banques centrales. "La Réserve fédérale américaine (Fed) n'est pas encore sur le point de relever ses taux d'intérêt. Et si la Banque du Japon (BoJ) et la Banque centrale européenne (BCE) continuent à stimuler l'économie, les perspectives sur les marchés financiers devraient rester favorables", a estimé Ayako Sera, analyste de Sumitomo Mitsui Trust à Tokyo, cité par Bloomberg News. "Il y a cependant des limites à cette tendance. A un certain point, les regards vont se tourner vers les résultats d'entreprises (...) et les gains pourraient être limités", a-t-il ajouté.
Fast retailing vedette éphémère Le coup d'envoi de la saison a été donné avec la publication, jeudi après la clôture, de solides comptes financiers du groupe d'habillement Fast Retailing. Le titre a bondi en début de séance de 4,14%, porté par le succès d'Uniqlo, particulièrement à l'étranger, même s'il a effacé une partie de son avance au fil de la journée pour finir en hausse de 0,79% à 44'760 yens. Parmi les autres valeurs gagnantes du Nikkei (92 au total, contre 127 en déclin et six inchangées), le constructeur d'automobiles Honda a pris 1,14% à 3 531,5 yens. Les investisseurs ont semble-t-il été peu émus par l'annonce d'une amende record de 70 millions de dollars aux Etats-Unis contre le groupe, pour avoir caché des plaintes concernant plus de 1700 accidents, dont certains mortels. De même, ils n'ont pas sanctionné le géant de l'électronique Sony, contraint de retarder le lancement de sa console de jeux vidéo PlayStation 4 en Chine - initialement prévu le 11 janvier après 14 ans d'interdiction - afin de s'adapter à des demandes d'ajustements par les autorités. Il est vrai que la firme profite des recettes en ligne de "L'interview qui tue!", la parodie de Sony Pictures sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen. Le film a récolté 36 millions de dollars depuis sa sortie tumultueuse à Noël après une cyber-attaque massive. Plus forte hausse de la journée, l'opérateur NTT Docomo s'est envolé de 5,37% à 1 872 yens. A l'inverse, le groupe automobile Mazda a lâché 4,18% à 2 620,5 yens, tandis que ses rivaux Toyota et Nissan connaissaient meilleure fortune (respectivement +0,72% à 7 609 yens et +1,29% à 1 016 yens). Pénalisée par le petit regain des prix du pétrole, la compagnie aérienne ANA a abandonné 0,88% à 301,3 yens, tandis que sa concurrente JAL (qui ne fait pas partie de l'indice Nikkei 225) a chuté de 1,83% à 3 755 yens. Enfin, les nouvelles péripéties de McDonald's Japon ont pesé sur le titre qui a perdu 1,07% à 2 503 yens. Une Japonaise a affirmé avoir découvert des fragments de "matériau dentaire" dans un hamburger. Cette semaine déjà, une autre cliente avait révélé avoir trouvé une dent humaine l'an passé au beau milieu de ses frites. La Bourse de Tokyo rouvrira mardi au lendemain d'un jour férié lundi.