C'est manifestement la réponse du pouvoir aux manifestations qui s'opposent dans plusieurs villes algériennes au gaz de schiste. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a assuré, hier, qu'aucune autorisation pour l'exploitation du gaz de schiste n'a été octroyée. Dans un message posté sur sa page officielle sur le réseau social Facebook, il a indiqué que le gouvernement n'a jamais délivré d'autorisation pour l'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Sellal précise que le programme de recherche des ressources de gaz non conventionnels se présente sous forme d'un projet pilote de prospection dans le bassin d'Ahnet au Sud d'In Salah( Tamanrasset). Il consiste en la réalisation de deux forages chacun pour étudier les réserves de gaz non conventionnels dans cette zone pour un délai d'établissement de résultats pour avant fin 2015. Et que l'évaluation des résultats de ces explorations pendant une durée de deux ans se fera à partir de 2020. Pour le Premier ministre il s'agit seulement d'estimer les réserves et évaluer l'impact de son exploitation sur l'environnement. Dans le même message, Sellal rappelle que le programme en question a été précédé par une phase d'études de ces deux forages d'exploitation avant de souligner que l'exploitation du gaz de schiste n'est pas du tout à l'ordre du jour du gouvernement algérien. Pour rappel, plus de 15 000 manifestants à In Salah, 4000 à Tamanrasset, 5000 à Ouargla se sont rassemblés pour dire haut et fort “Non à l'exploitation du gaz de schiste”. C'était donc un par tenu pour le front anti-gaz de schiste. Pour la première fois, le sud de l'Algérie apparaît sous son vrai jour, loin de l'image purement industrielle ou touristique, il offre au pays sa diversité ethnique et culturelle colorée dans un paysage de citoyenneté dynamique, mobilisée, fusionnée et qui regarde dans la même direction. Le gouvernement est sommé par les manifestants de répondre sous huitaine et le mouvement menace de se radicaliser dans les jours qui viennent. Depuis deux semaines au moins, In Salah est vent debout. Les écoles, les commerces et les administrations publiques sont fermées. L'opposition a pris depuis de l'ampleur gagnant d'autres villes. La méthode d'extraction, la fracturation hydraulique, est controversée. Elle a eu des effets catastrophiques aux Etats-Unis et au Canada. Elle consiste à injecter à très haute pression de l'eau mêlée à du sable et à des produits chimiques pour libérer le gaz de la roche. D'où des risques de contamination des nappes phréatiques, selon des scientifiques et des ONG de défense de l'environnement. C'est justement ce danger que les habitants du Sud entendent éviter en organisant des manifestations de protestation pacifique. Le pétrole s'épuisant, le pouvoir algérien s'est lancé dans l'exploration du gaz de schiste sans aucune consultation. Il n'avait sans doute pas prévu la prise de conscience des populations et leur opposition aux sources d'énergies polluantes.