A tous les rendez-vous au sommet des chefs d'Etat, il est de coutume de mettre la sécurité collective au centre des débats. Les autorités algériennes y développent la vision nationale. Une expérience inédite. La vision algérienne fait la part belle au dialogue destinée à asseoir les bases de la réconciliation sans cependant renoncer à l'usage stratégique de l'instrument militaire. L'armée se voit désigner ses missions, la diplomatie également. Loin de ça, car fatalement il arrivera un jour où le terrorisme aura cessé, ce qui permettra l'ouverture sur la cohabitation par la réintégration de ceux à qui il avait été promis que dès lors qu'ils ont pris les armes, les populations en feront de même pour les rejoindre dans le même combat. Les délégations africaines ont pris en compte l'expérience algérienne de la lutte contre le terrorisme ? Comment faire pour que les institutions ne s'effondrent pas. Comment faire pour stopper les avancées des terroristes qui misent sur l'élargissement de leur base de recrutement et l'expansion du territoire à occuper, donnant ainsi une envergure géographique à la pratique de la violence ? Cela fait longtemps que l'Algérie œuvrait à donner un contenu mondial à son expérience, notamment par l'adoption de ses recommandations à savoir la criminalisation de la prise d'otages et également du paiement des rançons, ainsi que l'échange de prisonniers. Cela fait longtemps que l'Algérie a œuvré à convaincre la communauté internationale de la nécessité pour les Etats d'entrer dans un processus de solidarité opérationnelle et solidaire pour faire face collectivement au terrorisme qui a des composantes qui se solidarisent à travers les frontières pour internationaliser la violence. Comment se satisfaire du constat de l'entraide des terroristes et pas des Etats ? L'Algérie a fait admettre que la stabilité régionale est une exigence stratégique, et qu'il faut du temps, beaucoup de temps, pour y parvenir. Concernant les interventions militaires, la position algérienne est très claire. A travers les leçons des cas irakien, libyen, afghan et même syrien et d'autres encore , il faudrait bien comprendre une fois pour toutes que les interventions militaires aggravent les situations de politique interne et de sécurité, déstabilisent complètement les Etats visés ainsi que les sociétés, et, en plus, aggravent les situations des pays voisins, puis concentriquement ceux qui sont en dehors du champ. Il est d'une nécessité vitale de refuser toute intervention étrangère dans la région, car il est prouvé et bien prouvé que celle-ci crée plus de problème qu'elle n'en résout. Elle n'en résout rien d'ailleurs. Il n'existe aucune disposition de la charte qui autorise des pays membres à reconnaître l'opposition politique et armée d'un pays membre. Et ce n'est pas fini. Il n'existe aucune disposition qui autorise l'octroi du siège d'un membre de la ligue à son opposition politique armée. S'il faut respecter la charte, c'est une obligation qui s'impose à la ligue. Or, s'il faut contourner la charte, c'est-à-dire la violer, le cadre organisationnel de la ligue ne doit pas être invoqué. En contournant la charte, la ligue n'existe plus car celle-ci est légitimée d'abord par un accord global qui est la charte. L'Algérie ne cherche pas à s'imposer comme puissance régionale mais cherche plutôt à faire de la région une puissance capable de régler les problèmes internes à cette dernière. Avec une gestion par décision collégiale. Elle estime également, dans le cadre d'une lutte globale, que la communauté internationale doit participer à la diminution des vulnérabilités, au moyen d'une coopération économique qui permet d'assurer le co-développement. Les pays actuellement vulnérables ne peuvent pas faire face à la révolution des demandes sociales.