Malgré les assurances des pouvoirs publics et celles de certains experts connus pour leur crédibilité, les manifestations contre l'exploration, même à titre expérimental, du gaz de schiste se poursuivent. Quelque 300 personnes se sont rassemblées avant-hier à Bejaia pour exprimer leur opposition à l'exploitation du gaz de schiste, a-t-on constaté. Regroupés sur l'esplanade de la place de la Liberté de la presse Saïd-Mekbel, à l'appel de partis politiques (Mouvement démocratique et social-MDS et le Parti socialiste des travailleurs-PST) et de la Ligue algérienne pour la Défense des droits de l'homme (LADDH), les protestataires ont affirmé leur opposition à ce projet, en mettant en avant ses "impacts sur l'environnement et les coûts attendus pour sa rentabilisation". Beaucoup d'intervenants ont tenu à mettre en relief la nécessité de réorienter les investissements prévus dans ce cadre vers des créneaux "plus porteurs", citant ceux allant notamment dans le sens de la substitution aux hydrocarbures et en état de contribuer à la diversification de l'économie nationale. "C'est une décision précipitée car l'Algérie ne possède ni l'expertise ni la technologie nécessaire pour exploiter les gisements de schiste", a clamé un intervenant, qui a demandé l'ouverture d'un débat "serein" sur la question, et qui soit de nature à "dessiner les contours d'une nouvelle politique énergétique nationale consensuelle". Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait réitéré mercredi que le gouvernement n'envisageait pas d'entamer l'exploitation du gaz de schiste à court terme, mais qu'il s'agissait seulement d'une phase d'étude et d'exploration. "Nous n'en sommes pas à l'étape d'exploitation du gaz de schiste", a-t-il affirmé lors d'une émission "Hiwar Essaâ" (Le débat de l'heure) de la Télévision algérienne, expliquant que les forages entamés par Sonatrach dans la région sont plutôt des opérations d'études à même d'élucider les techniques utilisées dans ce domaine.