"Avec l'aquaculture, l'Algérie compte créer des postes d'emploi, de la valeur et intervenir pour équilibrer l'offre et la demande sur le marché des produits halieutiques", a indiqué Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques qui était l'invité de la rédaction de la radio Chaine 3. M. Ferroukhi avait indiqué, au mois de novembre dernier, qu'un programme d'action a été mis en place par son département et qui devra permettre d'atteindre d'ici 2020 une production de 200 000 tonnes, et ce, explique-t-il, dans la perspective de corriger ce déséquilibre des ressources halieutiques. " Mais cet objectif ne peut se réaliser si nous continuons à pêcher seulement dans la mer Méditerranée " qui est, selon le ministre, très pauvre en poisson. " Nous devons également développer nos capacités de production en termes d'aquaculture ", a fait remarquer le ministre avant de souligner l'importance de moderniser, en parallèle, le système de distribution et de commercialisation dans la fixation des prix des poissons. Il faut dire que l'aquaculture en Algérie, en 2013, est au stade de balbutiement. On est loin des recommandations faites aux pays par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cet organisme onusien exhorte les pays à produire en aquaculture 50% du volume total de la capture. La capture étant le volume du poisson et fruits de mer pêchés. La production aquacole, en Algérie, représente à peu près 5% de la production globale de la pêche, soit seulement 5000 tonnes, tandis que la production globale de la pêche avoisinait, en 2012, quelques 100.000 tonnes. Pour booster la filière, les responsables du ministère de la Pêche ont déjà mis en place un plan de développement échelonné sur deux phases, puisque les résultats obtenus des expériences précédentes semblent être encourageants. Sur les ondes de la chaine III, M. Ferroukhi est revenu sur la rareté croissante du poisson sur les côtes algériennes, le déséquilibre entre une offre en baisse et une demande en augmentation constante. Il dira, dans ce sens, que les ressources halieutiques arriveront à leur fin dans la Méditerranée. "Selon les campagnes d'évaluation scientifique, nous arrivons à la limite de l'exploitation des stocks disponibles. Et c'est avec les élevages que nous comptons compenser l'offre ", a-t-il expliqué tout en appelant les services de son département ministériel et les acteurs du secteur à appuyer cette démarche et se pencher sérieusement sur les moyens devant permettre le développement de l'industrie de l'aquaculture. Il est à rappeler qu'en 2009, un partenariat a été mis en place avec l'Agence coréenne de coopération internationale (Koica), et ce, dans l'objectif d'augmenter sa production halieutique. D'ailleurs plusieurs fermes pilotes ont été réalisées à travers le territoire national, dont celles d'Ouargla, Skikda et Tiaret qui sont spécialisées dans la production de la crevette. La Koica, faut-il le souligner, a assuré la formation de 1 000 fonctionnaires dans plusieurs domaines depuis 1991.