Arrivée mardi à In Salah pour tenter de mettre fin à la protestation citoyenne contre l'exploitation du gaz de schiste, une délégation de l'Assemblée populaire nationale (APN) ne parvient toujours pas à capter l'intérêt des nombreux habitants opposés à ce gaz non-conventionnel. Conduite par le président de la commission des Affaires financières, du développement, de la planification et du commerce à l'APN, Ahmed Saâdani, la délégation veut désamorcer la crise créée par l'annonce du gouvernement de l'inauguration du premier puits expérimental du gaz de schiste. Les parlementaires se sont engagés, à l'issue de la rencontre, à transmettre les doléances de la population de cette daïra au président de l'APN. La délégation parlementaire a, lors de cette visite de terrain de deux jours, visité les sites concernés par l'exploration du gaz du schiste, selon la même source. Une autre délégation parlementaire comprenant des membres de la commission des affaires économiques, de développement, de planification et du commerce à l'APN a achevé jeudi une visite d'inspection de divers projets de développement à In-Salah et écouté les préoccupations de la population de la région. La délégation a, en outre, rencontré des notables et des élus locaux, pour échanger des points de vues sur la question du gaz de schiste. Mais les protestataires ne croient pas à cette mission parlementaire d'une Assemblée mise sous la botte de l'Exécutif. La mission a été pourtant décidée après l'audition, le 22 janvier dernier, du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, par cette commission parlementaire. Accompagnée d'experts en énergie et en environnement, cette délégation veut en effet constater de visu la situation à In Salah et l'état réel des installations dédiées au gaz de schiste.
Sit-in pacifique anti-gaz de schiste à Ouargla Par ailleurs, notons qu'un sit-in pacifique a été organisé à la place Souk Lahdjar à Ouargla, pour protester contre l'exploitation du gaz de schiste. Plusieurs personnes ont pris part à ce mouvement de protestation, à travers un sit-in ouvert, sous une kheima (tente traditionnelle), entourée de banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire "Non au gaz de schiste", "Sit-in ouvert" et "Laissez-nous vivre tranquilles". Les actions de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste à In-Salah se sont répétées, depuis quelques jours, à Ouargla, réclamant "l'arrêt immédiat de l'exploitation de ce type d'énergie". Les protestataires ont justifié cette contestation contre l'exploitation du gaz de schiste par les "risques majeurs" qu'elle fait peser sur l'environnement et la santé humaine. Le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, avait indiqué lors d'un récent conseil restreint que les forages tests initiés à In Salah, "seront achevés à très brève échéance", et que l'exploitation proprement dite de cette énergie nouvelle "n'est pas encore à l'ordre du jour". Le chef de l'Etat avait précisé aussi que si l'exploration de ces nouvelles ressources nationales en hydrocarbures s'avère une nécessité pour la sécurité énergétique du pays à moyen et long termes, le gouvernement devra cependant "veiller avec fermeté" au respect de la législation par les opérateurs concernés, pour "la protection de la santé de la population et la préservation de l'environnement".