La menace de la grève émise par les sept syndicats du secteur de l'éducation a bel et bien été exécutée hier à travers le pays bien qu'elle a été mitigée. Ainsi le mot d'ordre de grève lancé pour les 10 et 11 février par la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE), à l'appui de revendications socio-professionnelles, a connu un suivi mitigé à travers différentes régions du pays. A Ouargla, dans plusieurs établissements, notamment du moyen et du secondaire, au chef-lieu de wilaya, les cours ont eu lieu normalement hier en début de journée, excepté pour certaines classes, dont les enseignants ont répondu à l'appel de grève. A l'Ouest du pays, le constat fait au niveau des différents chefs-lieux de wilayas indique que, dans certains cas, les enseignants ont assuré normalement leurs cours alors que d'autres ont contraint les élèves à rebrousser chemin et à rentrer chez eux. Alors qu'à travers les établissements scolaires des quartiers populaires à Alger, ont constate que la grève a été diversement suivie. C'est ainsi que la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a déclaré hier : "Je réaffirme mon engagement pour trouver les solutions aux questions qui continuent de préoccuper mes fonctionnaires". La ministre a insisté, à ce propos, sur le fait que le règlement de certaines préoccupations "exige un certain temps". "Accordez-nous ce temps et ayez confiance en nous. La stabilité du secteur et la réussite de nos enfants sont notre priorité absolue", a souligné Mme Benghebrit à l'attention des syndicats grévistes. Ainsi la ministre a réitéré une fois de plus son "engagement" à trouver des solutions aux questions qui préoccupent les fonctionnaires, tout en admettant que leur règlement "exige un certain temps". Mme Benghebrit a également lancé un appel à l'ensemble des fonctionnaires pour "faire preuve de patience et privilégier le dialogue, seul moyen de résoudre les problèmes". D'autre part, la ministre a tenu à rendre hommage, par la même occasion, aux syndicats n'ayant pas pris part à la grève "quand bien même ils partagent les mêmes conditions, et parfois les mêmes difficultés, que leurs collègues". "Ceux-ci ont mis l'intérêt de l'enfant au dessous de tout", s'est-elle réjouie. La ministre a, en outre, salué les enseignants et tous les autres fonctionnaires qui ont "fait preuve de responsabilité et d'engagement pour être au service de nos enfants en accomplissant la noble mission d'éducation". La CSE, regroupant sept syndicats du secteur, a entamé hier une grève de deux jours. Les représentants des syndicats ont appelé la tutelle à la prise en charge des revendications "urgentes" soulevées, indiquant que le ministère "sera seul responsable des répercussions de ce mouvement de protestation". Ils ont également qualifié "d'ambiguës" les réponses de la ministre au sujet des revendications exprimées. La ministre de l'Education nationale, qui a toujours préconisé le dialogue pour trouver des ''solutions aux problèmes posés", avait samedi dernier rappelé que ''les négociations avec les syndicats et les travailleurs de l'éducation se poursuivent toujours et ne s'arrêteront pas. Les portes du ministère restent ouvertes et nous chercherons, par le dialogue, des solutions aux problèmes posés". Mais, a-t-elle ajouté, "une bonne volonté" est nécessaire de part et d'autre pour faire aboutir ces efforts. Reste à savoir si aujourd'hui, deuxième jour de la grève annoncée celle-ci sera également reproduite par les sept syndicats du secteur de l'éducation malgré les assurances de la ministre...